BALAQ 5780

" Il [Balaq] envoya des messagers vers Bilaam fils de Béor à Pétore…." (Bamidbar 22,5)

En dehors d'Israel, on lit cette semaine 2 parachiot 'Houqat (cliquer) et Balaq.

BALAQ, c'est le nom du roi de Moav qui avait décidé de s'en prendre aux Bné Israel, dans le désert. Cependant, il avait remarqué que la manière forte ne fonctionne pas, puisque les Bné Israel gagnaient leurs guerres de manière surnaturelle.

Balaq décide donc de demander de l'aide à Bilaam, qui est un prophète des nations, et qui va être chargé de maudire les Bné Israel.
Mais Bilaam échouera dans sa mission : il ne parviendra pas à maudire les Bné Israel, au contraire, il les bénira.

Rashi sur le verset en entête pose une question :
Pourquoi D. a-t-il fait résider sa présence sur un méchant, non juif ? Rashi répond, afin qu'il n'y ait pas d'argument des nations et qu'elles ne disent pas : si nous avions eu des prophètes nous serions retournés vers le bien.

Mais, les nations ne peuvent-elles toujours pas argumenter ? Pourquoi avoir eu comme prophète un bourricot comme Bilaam ? Si D. se révèle clairement à Bilaam, pourquoi ce dernier fait-il les mauvais choix ?
C'est vrai, il ne maudira pas les bné Israel, mais c'est lui qui donnera le conseil d'envoyer les filles de Moav pour faire fauter les bné Israel !

Peut-être que l'on peut comprendre de ce passage ce qu'est un prophète.
Pour que les nations ne puissent se dédouaner en arguant qu'elles n'ont pas eu un prophète comme Moshé, il faut donc comprendre que Bilaam avait les mêmes dons, les mêmes capacités intellectuelles que Moshé.
Bilaam était doté d'une intelligence supérieure. Il aurait pu atteindre le message divin s'il l'avait voulu.
Il a la capacité de s'approcher de la vérité, mais il loupe la cible. Le message divin n'est donc pas clair pour lui, et c'est de sa faute. Son « MOI » brouille le message, et donc il faute.
Etre prophète ce n'est pas recevoir passivement un message, sinon, Bilaam n'aurait pas été aussi tordu. Etre prophète, c'est utiliser ses capacités intellectuelles pour s'approcher de la Vérité.
Les nations n'ont donc plus d'arguments. Elles ont les dirigeants qu'elles méritent. Elles ont les prophètes qu'elle mérite. Bilaam avait des capacités comparables à celles de Moshé, mais il n'a pas voulu les utiliser. Quel gâchis !

Que D. nous aide à ne rien gâcher ! Puissions tous utiliser nos potentiels exceptionnels !

Chabbat Chalom
Stéphane Haim COHEN