Matot 5780

« Moshé parla aux chefs de tribus, … Un homme qui fait un voeu à D. … ne profanera pas sa parole, tout ce qui sort de sa bouche, il accomplira.» (BAMIDBAR 26,3).


Cette semaine, nous lisons 2 parachiot : matot et massé
Le début de la paracha Matot traite des voeux que l’on prononce et de la façon dont on doit gérer ces voeux. Puis la paracha traite de la guerre contre Midiane, le peuple qui avait entraîné une partie des Bné Israel dans la débauche.


Le vœu est une façon de se créer un interdit qui n'est pas formulé dans la Torah. Par exemple, on pourrait envisager quelqu'un qui fait le vœu de ne plus boire d'alcool. La multiplication des vœux peut être nuisible, comme on le remarque pour le vœu du nezirat qui a besoin d'une expiation.
En clair, sauf dans des cas exceptionnels, mieux vaut se contenter des interdits existants et ne pas s'en créer d'autres.
D’ailleurs Kohelet 5,4 nous dit “mieux vaut ne pas prononcer de voeu plutôt que de faire un voeu et ne pas le payer”.
A la guemara Nedarim 9a, on a :
Rabbi Méir dit celui qui est mieux, c’est celui qui ne prononce pas de voeu. Rabbi Yehouda dit que le mieux est de prononcer des voeux et de les payer !

Une brayta à la page 20a de Nedarim, nous dit : “Ne t’habitue jamais à prononcer des voeux car au bout du compte, tu profaneras des serments”.
Et prononcer des serments (chevoua), c’est encore plus grave. C’est jurer ! Le Ran qui commente la guemara Nedarim précise que pour les serments, il est écrit dans les 10 paroles (Chemot 20, 7) que D. n’absout pas le parjure.

Dans le même ordre d’idée, la guemara Nedarim 77b nous dit que celui qui prononce un voeu, même s’il l’accomplit, on l’appelle mécréant (racha).

La guemara veut nous faire comprendre l’importance de la parole. Un voeu qui sort de la bouche même si on va l’accomplir, ce n’est pas bien. Mieux vaut savoir tenir sa bouche ! Alors à plus forte raison que l’on doit se garder de prononcer des mots pas jolis ….

La guemara nous rappelle aussi que pour les voeux comme pour la plupart des problèmes, c’est l’homme tout seul qui se met dans de “beaux” draps. Personne ne lui a demandé de se créer des interdits supplémentaires ! Il a parlé sans réfléchir, maintenant, il faut assumer !

Chabbat Chalom
Stéphane Haim COHEN