Kippour 5781

« Le Rocher [le Créateur] parfaite est Son œuvre, car toutes Ses voies sont jugement, un D. fidèle et sans iniquité, Il est juste et droit.»
(DEVARIM 32,4)

Ce Chabbat, que l’on nomme Chabbat Chouva, nous lirons la paracha Aazinou. Puis dimanche soir nous entrerons dans Le jour.

Comme d’habitude, tout ce que j’écris, c’est pour moi, ce n’est pas une leçon que je donne au lecteur.
Le verset en entête, tiré de la paracha, nous dit « Toutes Ses voies sont jugement … Il est juste et droit ». Et c’est devant Lui que l’on se présente à Yom Kippour. C’est Lui qui nous juge. Il connaît toutes nos pensées. Il sait tout ce qu’il y a derrière nos apparences.


Le travail que nous devons faire, c’est d’essayer de nous connaître. C’est comme tout dans la vie, si je n’essaie pas, je n’y arriverai pas !
Si j’essaie de me connaître alors je pourrai peut être découvrir mes problèmes. Est-ce que je m’intéresse au futil, à ce qui passe, ou est-ce que je m’intéresse à ce qui est éternel ?


Le Rambam dans les hala’hot du repentir, nous explique, que la Techouva (le retour vers D., le repentir) ne peut exister si l’homme n’est pas libre. Il rappelle donc le principe essentiel du libre arbitre.
Mais maintenant que nous sommes libres, que faisons nous de notre liberté ? Ne sommes nous enchaînés par les fautes, qui m’ont constitué un nouvel environnement.
Même si j’ai conscience de mes fautes, elles font tellement partie de mon quotidien, qu’elles me sont devenues naturelles. S’en débarrasser peut paraître mission impossible.
En plus, la nature humaine, c'est la fuite. Il est toujours plus facile de fuir que d'affronter la réalité.

Alors c’est vrai la nature a décidé si je suis grand ou petit. C’est aussi la nature qui m’a fait naître avec une cuillère d’argent dans la bouche ou dans un HLM. Mais c’est moi qui peut décider d’être bon ou tordu. Je peux décider de respecter l’Autre, comme je peux décider d’utiliser l’autre pour grandir mon moi.

Le Rambam, nous donne la méthode pour s’en sortir. D’abord, si je sais que je suis libre, je n’ai personne à accuser autre que moi même. C’est toujours plus facile de rendre les parents, la société, le professeur, le rabbin, … responsables de mes travers. Et bien non ! Nous sommes libres. Mes fautes sont de mon ressort. Et si je veux vraiment m’en sortir, je dois d’abord décider de me prendre en main.

Il faut considérer que la faute m’est étrangère. Abandonner la faute. Je ne suis plus le fauteur. La faute ne fait plus partie de moi.

Puis il faut s’engager à ne plus fauter à l’avenir. C’est la 2è étape. Psychologiquement, c’est assez facile jusqu’à présent. Les engagements, c’est toujours aisé. Le problème c’est qu’il faut tenir, passé l’élan des jours de techouva, ou de Yom Kippour.

C’est pourquoi, le Rambam parle du nécessaire regret. Je dois regretter le passé. Le but n’est pas de morfondre sur son triste sort. Le but, psychologique en autres, est de déraciner la faute qui est en moi. Le but est de me créer une armure psychologique qui m’empêchera de retomber dans mes travers. Plus je regrette, la faute réalisée, plus je vais me protéger d’une future rechute.

Enfin, pour parachever le processus psychologique, je dois dire mes fautes. Penser ne suffit pas. Il faut dire avec sa bouche.

Voila donc la thérapie du Rambam Chap 2, Hala’ha 2 des lois de la Techouva :

  • abandonner la faute
  • s’engager sur le futur
  • regretter le passé
  • dire la faute

Et ainsi, si le processus psychologique est complet, Celui qui connaît tout ce qui est caché pourra témoigner que l’individu ne fautera plus !

CHABBAT CHALOM
Chana Tova
Gmar Hatima Tova
Stéphane Haim COHEN