Soukot 5781

« Bien que pour toutes les fêtes il y a un commandement de se réjouir, pour Soukot, au Temple, il y avait encore une joie plus grande. Comme il est dit : et vous vous réjouirez devant D. pendant 7 jours»
(Rambam Hala’hot Loulav Chap 8, Hala’ha 12)

La Torah nous demande d’être joyeux. C’est une mitswa. Mais peut-on être joyeux sur commande ?
Si je vais voir mes enfants au levé du lit, et que je leur dis : “les enfants, aujourd’hui, grand programme, vous êtes obligés d’être joyeux”. Cela marche ?
Si je vais voir des prisonniers, et que je leur dis : “aujourd’hui soyez joyeux!” cela va marcher ?
NON !


Quel est le contraire de la joie ? la tristesse, l’angoisse.
D’où naît la tristesse ? d’un décalage entre ce que je veux et la réalité. La tristesse, c’est la conséquence d’un manque. Une personne me manque, je suis triste. Il me manque une voiture de luxe, je suis triste. C’est une insatisfaction.

Alors la Torah nous demande peut-être d’être joyeux, mais elle nous donne aussi la méthode pour être joyeux.

D’abord être joyeux, c’est possible après Yom Kippour. Je me suis regardé dans le miroir. J’ai tenté de me connaître. Je ne dois pas m'arrêter en si bon chemin. Je peux changer, je suis libre. Je peux redevenir le vrai maître de ma vie. Je prends un nouveau départ.

Mais cela ne suffit pas. La Torah me dit qu’être joyeux n’est pas compatible avec le matérialisme exacerbé. La Torah me dit : si tu veux être joyeux, sors de ta maison, va vivre dans une cabane ! Sur cette terre, nous sommes tous locataires ! (jusqu’à 120 ans, amen !). Je ne peux pas être joyeux, si ma vie c’est la matière, car je n’en aurai jamais assez. Celui qui a 100, veut 200 !
La Souka doit me faire comprendre, que sur cette terre tout est un cadeau, je n’ai le droit à rien. Tout ce qui m’arrive, c’est du bonus. Je ne suis donc plus insatisfait, il n’y a plus de manque, puisque l’on ne me doit rien. Toute la vie est un cadeau ! Le seule réaction possible, ce n’est donc pas la tristesse, mais la joie, la gratitude.

JE n’exige rien, on ne me doit rien. J’ai donc uniquement le droit de dire MERCI. Le juif est celui qui sait dire merci à la vie. YeHouDi, c’est la même famille que ToDa. Si je sais m’éduquer pour ressentir vraiment le MERCI que je prononce, alors forcément je serai joyeux !

CHABBAT CHALOM
‘Hag Samea’h
Stéphane Haim COHEN