Noa’h 5781

«Il y eut la pluie sur la terre 40 jours et 40 nuits»

(BERECHIT 7,12)

 

Le verset ci dessus fait référence au début du déluge. Noa’h et sa famille survive. Le reste de l’humanité est anéanti.
Ainsi, dans la paracha de la semaine, on vit deux épisodes où l’humanité s’est opposée à son Créateur.


A l’époque de Noa’h, l’humanité a fauté et a été complètement détruite par le déluge. A la fin de la paracha, c’est la génération qui a voulu se séparer de son Créateur en érigeant la Tour de Babel.


Rashi, sur le verset en entête questionne : alors c’est de la pluie ou c’est un déluge ? La Torah parle de déluge [maboul], mais dans ce verset on parle de pluie !
Rashi explique que lorsque la pluie a commencé à tomber ce n’était que de la pluie. C’est pourquoi, si les hommes revenaient vers D. [techouva], alors la pluie reste pluie. Si les hommes persistent dans leurs erreurs … la pluie se transforme en déluge.


Nous venons de terminer les fêtes du mois de Tichri. Le temps de la proximité avec D. Le temps du retour. Et bien Rashi explique, grâce à notre verset, que rien n’est perdu. Jusqu’au dernier moment, on peut se battre et changer.

Il n’y a pas de destin écrit. Même si le déluge est prévu… cela peut se transformer en pluie de bénédiction.
L’homme est libre, il peut changer ! Changer c’est rester jeune ! Changer c’est rester en vie !

 

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La Torah nous dit que Noa’h a accueilli dans l’arche les animaux purs et les animaux qui ne sont pas purs.

Dans la guemara Pessa’him 3a, Rabbi Yeochoua ben Levi apprend d’ici qu’il faut utiliser un langage propre. La Torah  aurait pu économiser des mots en écrivant “le bétail impur”. Et bien non ! La Torah écrit “du bétail qui n'est pas pur”. La Torah gaspille des mots pour nous faire comprendre que l’on doit prêter attention à ce qui sort de notre bouche.

Dans la guemara Souka 2a, on questionne : Pourquoi utilise-t-on l’adjectif “psoula” = défectueuse pour qualifier la souka qui mesure plus de 20 coudées de hauteur ? On aurait plus tout simplement dire, une souka de plus de 20 coudées de hauteur doit être diminuée, comme on le dit à propos d’autres sujets (la poutre d’une impasse) ?

Les Tossefot renforcent la question en soulignant que que le langage “psoula” est un langage pas très propre. On se salit la bouche en l’utilisant. Alors pourquoi n’avoir pas dit qu’il suffit de diminuer la taille du souka qui fait plus de 20 coudées de hauteur.

Les Tossefot expliquent la réponse de la guemara. La Souka est un commandement de la Torah. Si on avait écrit, une souka de plus de 20 coudées doit être diminuée, on aurait pu croire que c’est mieux d’avoir un telle souka, mais qu’a posteriori, c’est valide. La Michna utilise donc le terme “psoula” nous établir clairement qu’une telle souka n’est pas valide.

En résumé, si je peux utiliser un langage plus propre, mais que je perds en précision, je ne prends pas le risque de mal me faire comprendre.


Chabbat Chalom
Stéphane Haim COHEN