Vaye'hi 5781

« … Le D. qui a été mon berger depuis que j’existe jusqu’à ce jour. L’ange qui me délivre de tout mal... »
Berechit (48,15-16)

 
La paracha de la semaine conclut le livre de Béréchit. Le peuple des enfants d’Israel (Yaaqov) est à présent une entité à part entière, bien que résidant en Egypte.
Yaaqov, au début de la paracha, va bénir Yossef et ses enfants. Les extraits de verset présentés en entête, font partie de cette bénédiction.


Dans la guemara Pessa’him 118a, Rabbi Yo’hanan dit que la subsistance de l’homme (la parnassa) est plus dure que l’obtention de la délivrance.

En effet, la Torah dit “Le D. qui a été mon berger”, pour expliquer que D. a nourri Yaaqov. En revanche, dans le verset qui suit, pour la délivrance de tout mal, c’est d’un ange dont il s’agit.
Pour nourrir Yaaqov, c’est D. qui intervient, pour le délivrer, c’est un ange. On en déduit, que la parnassa est plus compliquée que la délivrance.

Le Torah Temima explique qu’un ange est un être immatériel, entièrement spirituel.
Un ange ne peut donc pas “être sensible” aux besoins matériels de l’homme. La délivrance, c’est spirituel, l’ange peut s’en occuper, en revanche, la parnassa, ce n’est pas son domaine.
Pourtant, on aurait pu croire, nous dit le Torah Temima, que D. qui est encore moins matériel que l’ange, ne s’occupe pas de la parnassa de l’homme. Et bien non ! la grandeur du Roi, c’est qu’ “Il donne du pain aux affamés”, Il s’occupe de l’étranger, de l’orphelin, et de la veuve.

On comprend donc les paroles de Rabbi Yo’hanan : la parnassa c’est plus compliqué que la délivrance, car la parnassa c’est D. qui la donne et pas les anges.
 

On retrouve la même idée dans la paracha Bechala’h, pour la traversée de la Mer, après la sortie d’Egypte. On dit que trouver les moyens de subsistance c’est aussi difficile que le miracle de la traversée de la Mer. Pour la Mer, c’est D. qui intervient pour défendre les Bné  Israel contre les anges qui les accusent. Il faut trouver des mérites aux Bné Israel pour que D. puisse ouvrir la Mer.

C’est cela la difficulté de la Parnassa, que veut nous faire comprendre Rabbi Yo’hanan : la parnassa est donnée en fonction de nos efforts, de nos mérites.

La délivrance peut être donnée par un ange. Si nous la méritons, elle viendra plus vite, si nous ne la méritons pas, elle viendra en son temps. Pour la parnassa, c’est une fonction, de nos efforts, et de nos mérites. Pour la parnassa, nous sommes directement face à D.


Chabbat Chalom
Stéphane Haim COHEN