Bechala’h 5781

« ….Le peuple a vu D. ….» Chemot (15,31)
 « Voyez, que D. vous a donné le chabbat … .» Chemot (16,29)


Après la sortie d’Egypte, nous vivons cette semaine la traversée de la Mer des Joncs.
C'est dans la Paracha Bechala'h que Pharaon regrette d'avoir laissé sortir les Bné Israel d'Egypte. Il les poursuit donc avec son armée, jusqu'à la Mer des Joncs. La mer s'ouvre, les Bné Israel passent à pieds secs, les égyptiens les suivent et sont engloutis. Ils chantent la Chira « Az yachir Moshé ». La fin de la paracha présente la manne qui tombe chaque jour de la semaine, sauf le chabbat.
C’est dans notre paracha que les Bné Israel reçoivent la mitswa du chabbat.


Les semaines précédentes, nous avons expliqué que Moshé est devenu Moshé parce qu’il a d’abord ressenti l’injustice de la situation des bné israel. Mais, Moshé est devenu Moshé aussi parce qu’il a décidé de se battre contre l’injustice. Il a accepté la mission divine.


Libérer un peuple d’esclaves, c’est faire comprendre au peuple, qu’il y a des injustices, et que notre rôle d’homme libre est de les combattre. Même les injustices “de naissance” ne sont pas insurmontables. C’est, en autre, le message de la mort des premiers nés. Rien n’est joué d’avance.


Mais il existe potentiellement une autre injustice terrible : l’accès à D.
Est-ce que tout le monde à la possibilité d’accéder au D. Un ?


Un esclave libéré pourra-t'il accéder à la vérité ? Un homme qui ne naît pas avec une cuillère d’argent dans la bouche, aura-t-il accès à la connaissance du divin ?
La Torah vient nous montrer aujourd’hui que même l’esclave libéré peut accéder à D.

Le verset en entête nous dit que le peuple a vu D. L’expérience collective de la traversée de la Mer Rouge, c’est la possibilité d’accéder au Divin. Même les esclaves affranchis le peuvent. Nos Maîtres nous disent que la simple servante a vu lors de la traversée de la Mer, ce que n’a pas réussi à voir le prophète Ye’hezqiel.
En fait, la Torah veut peut-être nous faire comprendre que tout le peuple a accès à D. Il n’y a pas d’injustice de naissance. Le peuple traverse la Mer, et chante la gloire de D. Le peuple est Un, il chante en choeur, il se rapproche du D. UN


Mais la Torah nous dit qu’il y a encore une autre possibilité de se rapprocher du D. Un.


Le chabbat qui nous a été donné dans cette paracha, c’est la possibilité pour tout un chacun d’appréhender le divin.
Le judaïsme ne réserve pas D. à quelques élus. La proximité avec la Roi n’est pas une injustice ! Celui qui veut, peut se rapprocher de D.
Il suffit de garder le chabbat, et d’honorer le chabbat pour connaître le goût du monde futur.

Chabbat Chalom
Stéphane Haim COHEN