Terouma 5781

« Parle aux enfants d'Israel qu'ils prennent pour Moi un prélèvement [=Terouma] de tout homme que son cœur rendra généreux. Vous prendrez Mon prélèvement.»
(CHEMOT 25,2)

La paracha de la semaine est consacrée à l’explication de la construction du Michkan (= Temple démontable utilisé dans le désert) et à celle des ustensiles qui y étaient utilisés (l’Arche, la Ménora, la Table …). La paracha commence par exposer le financement de cette construction.


Le Michkan, puis le Beit Hamiqdach, c’est le lieu que nous devons construire, pour accueillir la Présence Divine sur terre.


Le Rav Yonathan Zacks zal s’intéresse à la traditionnelle question. Comment est-il possible de concevoir que l’homme doit construire un espace fini pour accueillir la présence divine infinie ?
Il explique que ce n’est pas la construction qui accueille la présence divine, ce sont les constructeurs qui peuvent accueillir la présence, la Che’hina.


Le mot miCHKaN, représente le sanctuaire. C’est le lieu qui symbolise l’accueil de la présence divine, la CHeKhiNa. Mais ce n’est pas le lieu qui accueille, c’est l’homme qui accueille cette présence. Le mot présence n’est d’ailleurs pas parfaitement adapté. En effet, en hébreu, la CHeKhiNa, est de la même famille que CHaKheN, le voisin. En clair, il faut créer une relation de voisinage avec D.


Le Rav Zacks explique que lorsque l’on se promène en haut de l’Everest ou dans le Grand Canyon, on peut se sentir proche de l’Infini. Mais dans un modeste bâtiment, comment ressentir la proximité avec le Créateur ? Quand est passé le temps des miracles de la sortie d’Egypte, de la traversée de la Mer Rouge, lorsque la Révélation (avec le don de la Torah) a déjà eu lieu, comment s’approcher de La Présence ?
La réponse vient du début de la Paracha. Il faut DONNER, il faut prendre une Terouma (verset en entête). Celui qui donne se rapproche de Celui qui donne la vie, Celui qui nous donne tout.


Il n’est pas nécessaire de prouver que D. existe. Il suffit de comprendre que nous devons dire “merci” d’être là, et le reste viendra naturellement. Lorsque l’on dit “merci” à D. ou à son prochain, lorsque l’on donne un peu de soi ou un peu de ses biens à D. ou à son prochain, on s’approche de D., on s’élève vers D.
D’ailleurs, le mot utilisé pour le don, le prélèvement, c’est TeRouMa, c’est la même racine que meRoMeM = élever. En donnant, je m’élève, je deviens voisin du Créateur.


Chabbat Chalom
Stéphane Haim COHEN