Tazria et Metsora 5781

"Et ce sera la loi du Metsora…"
(VAYIQRA 14,2)


Cette semaine nous lisons Tazria et Metsora.
Dans le verset en entête, qui est le début de la PARACHA METSORA, volontairement, "Metsora" n'a pas été traduit car c'est la personne atteinte d’une maladie, que certains traduisent par "lèpre", mais qui est en fait une maladie inconnue de nos jours et qui a une cause spirituelle.
Ainsi, dans la guemara Ere’hine 15a, Rich Laqich explique le verset en entête. « Ce sera la loi du Metsora » = Motsi Ra’ = Celui qui fait sortir du mal… c’est la référence au Lachone Ara, la médisance. La tsaraat frappe l’auteur du Lachone Ara.


C’est donc une maladie psychosomatique. C’est à cause de défauts spirituels, que les boutons sortent.


La personne qui fait de la médisance est enfermé dans un cercle vicieux. M. X. se sent mal, donc il dit du mal sur les autres, il ne voit que le côté négatif des choses. Et comme il ne se concentre que sur les dysfonctionnements de la société ou des autres, alors, il s’exclut encore plus du monde. La personne devient aigrie. Il se sent de plus en plus en mal…. Psychiquement la personne devient problématique, il se sent vraiment mal, c’est normal que les boutons lui sortent de partout.


A la guemara Kidouchine 71b, on trouve une histoire. ‘Oula s’est rendu à Poumbedita, chez Rav Yehouda. ‘Oula s’étonnait que Rav Yehouda n’ait pas encore trouvé une épouse pour son fils Rav Yits’haq. Rav Yehouda se plaint de la difficulté de la tâche : il ne trouve personne dont l’ascendance est sûre.
Après un échange, Rav Yehouda demande à ‘Oula : comment faire ?
‘Oula répond : va chercher une famille qui ne fait pas de bruit, qui ne fait pas d’histoire, une famille où le silence est la meilleure réponse aux offenses.
On comprend que ceux qui ont un problème dans leur famille, un problème de lignée, seront des gens à histoire. Ils ne se sentent pas bien, ils sont donc à fleur de peau et sont donc plus sujets à s’énerver. Ce sont des gens à histoire. Leur vision du monde est biaisée, ils ne voient que le négatif.
‘Oula dit donc à Rav Yehouda, tu veux prendre une bonne famille, dont l’ascendance est assurée, prend une famille où l’on ne fait pas d’histoires !
Comme pour la médisance, c’est le cercle vicieux. La personne se sent mal, elle va donc crier ou médire, en bref faire des histoires. La suite est logique : s’exclure de la société, se rendre malade, et devenir de plus en plus aigrie.

Dans toute famille, il y a un risque de contribuer à créer un canard boiteux. Des parents qui feraient des différences entre les enfants peuvent créer un être mal dans sa peau, qui ne verra que les défauts du monde et des autres.
Comment faire pour casser le cercle vicieux ? Comment faire pour aider le médisant à s’en sortir ? Comment faire pour aider l’enfant qui se sent mal dans sa peau à évoluer du bon côté ?
Le Rav Zacks zal donne la solution en citant Les Pirké Avot (2,8) :

Rabbane Yo’hanane ben Zaccaï avait cinq [éminents] élèves, qui étaient : Rabbi Eliézer ben Horkenous, Rabbi Yeochoua ben ‘Hananiah, Rabbi Yossé HaCohen, Rabbi Chimone ben Netanel, Rabbi Eléazar ben Ara’h. Il énonçait ainsi leurs qualités respectives. Rabbi Eliézer ben Horkenous : une citerne bien cimentée, dont aucune goutte ne se perd ; Rabbi Yeochoua ben ‘Hananiah : heureuse celle qui l’a enfanté ; Rabbi Yossé HaCohen : le ‘hassid ;. Rabbi Chimone ben Netanel : celui qui craint la faute ; et Rabbi Eléazar ben Ara’h : telle une source toujours plus jaillissante.
[Traduction prise sur https://fr.chabad.org/library/article_cdo/aid/1820846/jewish/Chapitre-Deux.htm]

Il faut faire des compliments ciblés. Chaque personne a un potentiel exceptionnel. Chaque personne a une âme divine. Celui qui se sent mal dans sa peau, c’est qu’il a du mal à découvrir son potentiel. Il faut donc l’aider à découvrir son côté unique. A l’instar de Rabbane Yo’hanane ben Zaccaï qui sait déceler la spécificité de ses élèves, il faut aider l’autre à lui faire comprendre pourquoi il est unique.


Chabbat Chalom

Stéphane Haim COHEN