Vaye’hi 5772

« Yaaqov appela ses enfants, il dit : rassemblez-vous et je vous raconterai ce qui vous arrivera à la fin des temps»
Berechit (49, 1)

La paracha de la semaine conclut le livre de Béréchit. Le peuple des enfants d’Israel (Yaaqov) est à présent une entité à part entière, bien que résidant en Egypte.
Yaaqov, le troisième patriarche bénit, dans notre paracha, ses enfants, les 12 tribus, avant de rejoindre le monde de la Vérité.

La guemara Pessa’him 56a nous explique comment doit-on le lire le chema 2 fois par jour (jour et nuit).
Une brayta nous rapporte que Rabbi Meir dit qu’il ne faut pas s’interrompre entre le premier verset « Ecoute Israel, l’Eternel notre D., l’Eternel est un » (Devarim 6,4), et le verset suivant « Tu aimeras l’Eternel ton D. …. ».
Rabbi Yehouda dit que l’on marque un temps d’arrêt entre les 2 versets (Chema et Vehahavta), mais on ne doit pas dire le verset « Barou’h Chem Kevod … » entre les 2.

La guemara demande : alors comment se fait-il que nous disons en à voix basse « Barou’h Chem Kevod … » entre Chema et Vehahavta.

Rabbi Chim’one Ben Laqich explique :
Avant de mourir Yaaqov a rassemblé ses enfants : « Yaaqov appela ses enfants, il dit : rassemblez-vous et je vous raconterai ce qui vous arrivera à la fin des temps» Berechit (49, 1).

Yaaqov a voulu dévoiler en fait ce qu’il arrivera, à la fin des temps à La Droite (= Yamine). La guemara fait un jeu de mot entre la fin des tems (Yamime) et la Droite (Yamine).

Yaaqov a voulu expliquer qu’à la fin des temps D. ne retiendra plus sa Droite pour se battre contre les ennemis d’Israel.
En effet, à propos de la destruction du Temple, on mt dans le Livre des Lamentations : D. a reculé Sa droite face à l’ennemi (Ei’ha 2,3).
Bien évidemment, c’est un langage imagé. D. n’a pas de main, ni de corps…

Mais au moment où Yaaqov a voulu dévoilé la fin des temps, l’inspiration Divine (Le che’hina) l’a fui.

Yaaqov s’est dit, peut être que parmi ses enfants réunis autour de lui, quelqu’un n’est pas apte à entendre cette prophétie.
Peut être que quelqu’un ne croît pas à l’Unicité de D. ? Peut-être qu’à l’instar d’ Avraham et de Ytsh’aq, Yaaqov a eu un enfant qui s’est éloigné de La Vérité.

Les enfants de Yaaqov ont alors répondu en cœur : « Ecoute Israel (c’est aussi le nom de Yaaqov), l’Eternel notre D., l’Eternel est Un ».
De la même façon que dans le cœur de Yaaqov, il n’y a qu’un D., dans le cœur des enfants, il n’y a qu’un D.

En entendant ces paroles, Yaaqov dit : « Béni soit le Nom de la gloire de Son Règne à tout jamais » « Barou’h Chem kevod … ».

Yaaqov a alors compris que ce n’est pas à cause de ses enfants, qu’il ne peut dévoiler la fin des temps … c’est la volonté de D. que l’on ne connaisse pas la fin des temps.

Nos sages ont dit : comment faire ? dire la phrase de Yaaqov après le Chéma, ce ne n’est pas possible. Moshé ne l’a pas écrite dans la Torah après le Chéma !
Ne pas dire « Barou’h Chem kevod … » ? ce n’est pas possible, Yaaqov l’a dite !
Nos sages ont donc décidé, de la faire dire, mais à voix basse.

CHABBAT CHALOM

Stéphane Haim COHEN
D’après Guemara Pessa’him 56a, editions Sotenschtein.