Michpatim 5779

«… Ils dirent tout ce que D. a dit, nous ferons et nous comprendrons»
Chemot (24,7).


La Paracha Michpatim présente essentiellement des mitswot « sociales » qui régissent les relations entre l’homme et son prochain.
De la même façon que les 10 paroles (les 10 commandements, dans la Paracha précédente, YITRO) proviennent du Mont Sinaï, le lieu de La Révélation, les lois sociales sont aussi issues du Mont Sinaï (Rachi).

Rachi veut nous faire comprendre l’importance des lois sociales : c’est en les respectant que je retrouverai la Torah telle qu’elle a été donnée au Sinaï. C’est en me souciant de mon rapport à l’Autre, et non pas en m’isolant ou en ne pensant qu’à moi, que je peux découvrir et me rapprocher de la Source de la Vérité.

Le verset en entête fait référence au Don de la Torah. Le Midrach nous raconte que la Torah a été a proposée à plusieurs peuples avant d'être proposée aux Bné Israel.
Un peuple a dit : qu'est-il écrit dans ta Torah ?
Il ne faut pas voler !
Nous on ne peut ps s'empêcher de voler … on ne peut donc pas accepter la Torah !

Un autre peuple a dit : qu'est-il écrit dans ta Torah ?
Il ne faut pas tuer!
Nous on ne peut pas s'empêcher de tuer … on ne peut donc pas accepter la Torah !

Lorsque la Torah a été proposée aux Bné Israel, immédiatement le peuple a répondu « Naasé Vé nichma ». Nous ferons et nous comprendrons.
Un proche m'a souligné qu'il faut comprendre qu'il y a un lien de cause à effet dans cette proposition.
C'est parce que nous ferons, que nous comprendrons. C'est en pratiquant que je peux comprendre. A titre d'exemple, expliquer le chabbat, … c'est bien beau, mais le vivre c'est vraiment ce qui permet de le comprendre. Sinon, c'est comme expliquer la couleur bleu à une aveugle de naissance.
C'est en faisant que j'avance et que je peux comprendre. C'est par le chemin de la Torah dans lequel j'avance que je peux tenter de comprendre la Torah.
La Torah n'est pas une théorie parmi tant d'autre. C'est un système indépendant, un mode de vie.

Et les Bné Israel ont immédiatement accepté de faire. Ils n'ont pas posé de question. Le peuple a décidé de se mettre en route et vivre la Torah.
D'autres ont refusé. Ils n'ont pas accepté de se corriger. Ils ont dit : c'est plus fort que nous, dans notre nature, nous tuons, nous volons. C'est donc le chemin dans lequel nous souhaitons continuer. Ils ont dit : les lois, c'est nous qui les fixons. Ils ont dit « d ieu, c'est nous ». La nature, la société,… ont fait de nous des voleurs, des tueurs… c'est donc bien pour nous ! C'est la plus grande idolâtrie possible : c'est dire d ieu, c'est moi. C'est moi qui fait la loi.

Les Bné Israel ont en revanche accepté de dire : peut être que nous n'avons pas raison. Et même si nous ne comprenons pas ce que l'on nous demande, nous comprenons que nous devons faire, appliquer la volonté divine, et ainsi nous la comprendrons.
Immédiatement ils ont laissé de la place à D. en acceptant Sa volonté. En acceptant la Torah, je combats l'idolâtrie. J'accepte que je ne suis pas le centre du monde, j'accepte la présence divine.

CHABBAT CHALOM

Stéphane Haim COHEN