Pekoudé 5779

" Voici les comptes du Michkan, le Michkan du témoignage, qui ont été comptés sur l’ordre de Moshé ; service des Lévites, sous la direction de Itamar fils d’Aaron le Prêtre"
(CHEMOT 38,21)
 
Nous lirons cette semaine la paracha Pekoudé. Moshé présente la comptabilité mise en place pour expliquer le financement de la construction du Michkan (le Temple démontable du désert). Il veut probablement éviter la suspicion… quant à l’utilisation des fonds.
 
Cette paracha cite à nouveau les ustensiles du Michkan : le candélabre, l'autel, …. mais aussi les habits du Cohen Gadol.
 
Ce soir, nous sommes Roch 'hodech Adar 2. C'est le mois de Pourim. La guemara dit « Quand on entre dans le mois de Adar, nous multiplions la joie ». C'est le mois de Pourim.
Les ustensiles du Michkan dont on parle dans notre paracha sont aussi liés à Pourim.
Lorsqu'au début de la méguila A'hachvéroch organise un festin, il y convie les juifs qui s'y rende. Ils n'y seront pas réticents, bien qu'on y exposera et on y utilisera les ustensiles du Temple.
 
Comme me l'a rappelé un proche, les juifs n'ont pas bronché. Ils ne se sont pas sentis gênés en voyant A'hachvéroch se servir des ustensiles du Temple.
Il convient de noter que la Torah, même au moment de la destruction du Temple, n'était pas uniformément répartie dans le peuple. Il y avait de grands et illustres rabanim. Mais, l'étude de la Torah ne concernait que peu de personnes.
De nos jours c'est le contraire. Les maîtres de la génération sont plus petits que leurs illustres prédécesseurs, mais la Torah est étudiée par un plus grand nombre de personnes.
C'est pourquoi à l 'époque on vouait un véritable et très forts attachements aux ustensiles du Temple. C'est cet attachement qui représentait la foi.
 
Or le peuple, après des décennies d'exil ne sent plus affligé par la profanation des ustensiles du Temple. L'attachement a disparu. C'est cela le début de l'histoire de Pourim. C'est parce que les juifs ont voulu être comme tout le monde et se fondre dans les valeurs qui les entourent, que s'est dressé un roi qui a voulu les exterminer.
 
Dans la meguila d'Esther on lira, à la fin des événements, que les juifs ont connu la joie. Comme je l'ai rappelé plus haut, lorsque le mois de Adar commence, nous devons multiplier la joie.
Mais comment être joyeux ?
 
C'est la Meguila qui nous l'apprend. Les juifs sont passés très près de l'extermination. Ils ont fait des efforts : ils ont prié, ils ont jeûné. Ils sont revenus aux fondamentaux. D. les a écoutés. Ils ont été exaucés.
 
Quand on passe si près de la fin, alors quand on est sauvé, l'explosion de joie est naturelle : on revient de loin.
 
Et bien c'est cela la recette de la joie. Je dois pouvoir considérer que je ne mérite rien. Je n'ai le droit à rien. Je dois me considérer comme les bné Israel sur le point d'être massacrés à l'époque de Pourim. Et, comme j'ai la chance de vivre, de pratiquer les commandements divins, je ne peux qu'être joyeux.
Croyons nous que le peuple juif à l'époque de Pourim se faisait des soucis pour de l'argent ou des disputes. Ils étaient au bord du précipice. Toutes leurs possessions ne leur serviraient plus à rien. A quoi bon se fâcher pour des futilités, ils avaient une épée de Damoclès sur la tête.
D'où l'explosion de joie à la libération. Ce n'était que du cadeau, que du bonheur !
Le fait de continuer à vivre les comblaient du plus grand bonheur.
 
Pour nous, cela doit être pareil : considérer tout ce que l'on a comme un surplus, comme un cadeau de D. 
Avoir conscience que l'on a le droit a rien, ni honneurs, ni biens matériels. Tout ce que l'on a est un trop perçu, le loto qui tombe du Ciel.
C'est ainsi que je peux me sentir joyeux. Finir d'envier ou de désirer ce que je n'ai pas. Avoir conscience des cadeaux que D. nous fait en permanence.
 
Chabbat Chalom
Stéphane Haim COHEN