VAYAKHEL 5779

« Durant 6 jours le travail sera fait, et le 7è jour sera saint pour vous..»
(CHEMOT 35,2)
 
Cette semaine, nous lirons la paracha Vayakel. Avant de re-présenter la construction du sanctuaire (Michkan = Temple démontable du désert), la Torah nous souligne encore une fois l'importance du chabbat.
 
En effet, nous apprenons que le chabbat prime sur la construction du Michkan, le Temple démontable du désert.
 
Les 39 travaux interdits le chabbat (et leurs dérivés), sont ceux qui ont permis la construction du Michkan.
 
Le chabbat vu de l'extérieur peut être perçu comme une contrainte. Il faut se couper du quotidien, fermer les téléphones, arrêter de travailler, ne pas prendre la voiture… Mais aussi ne pas cuisiner, ne pas trier, ne pas porter au sens de la Torah …
 
Le chabbat peut être vu comme une compilation d'interdits qui cassent la tête ! En fait, c'est tout le contraire. Le chabbat c'est la « destruction créatrice ». On se sépare  du quotidien, et on entre dans une nouvelle dimension. Le chabbat n'est pas le jour du NON, c'est le jour du OUI.
Se libérer du quotidien, souffler, arrêter la fuite perpétuelle, c'est cela le chabbat !
 
Au bas de la page 118a de la guemara Chabbat, Rabbi Yo'hanane dit au nom de Rabbi Yossi : « tout celui qui embellit le chabbat, on lui donne une part sans limite ». 
 
La guemara demandera plus loin comment embellit-on le chabbat ? En fait, le « oneg chabbat » c'est propre à chacun. Au nom de Rav on a dit que c'est un plat d'épinard (sans huile?), de grands poissons, des têtes d'ail. Rav Papa dira que c'est des petits poissons panés…. De nos jours, certains diront que c'est de la boutargue ou l'anchois sur un œuf, ou même des pommes de terre avec du thon (cela c'est pour un proche) !
 
En fait le oneg chabbat, c'est prévoir un plaisir propre au chabbat. C'est investir un peu de son argent et de son temps en semaine pour embellir le chabbat.
 
Celui qui investit dans chabbat sans se limiter, on lui donnera donc une récompense sans limite. Celui qui investira de l'argent et surtout du temps de la semaine pour préparer et embellir le chabbat connaîtra cette récompense infinie.
 
Investir dans chabbat n'est pas rationnel. Raisonnablement, celui qui décide de ne pas travailler le chabbat devrait gagner moins d'argent. Et bien, en faisant l'effort de garder et d'embellir le chabbat, on montre que les ressources financières (la parnassa) ne dépend pas que des ses propres efforts. En se comportant de la sorte, l'homme montre qu'il a compris que c'est D. qui donne. L'homme a compris qu'il ne faut pas s'enorgueillir du fruit de ses efforts. Cet homme va donc moins s'attacher au matériel. Et c'est pour cela qu'il recevra une part sans limite. 
 
Le Maharal rappelle que celui qui embellit le chabbat vit une expérience qui ressemble à celle du monde futur. En effet, le monde futur est uniquement du plaisir (pas matériel). Celui qui investira pour le chabbat recevra une récompense sans limite comme le monde futur qui est illimité.
 
CHABBAT CHALOM
 
Stéphane Haim COHEN