KI TISSA 5779

« D. parla à Moshé en disant : Quant à toi parle au bné Israel en disant : toutefois mes chabbat vous observerez, car c'est un signe entre Moi et vous pour vos générations, pour savoir que Moi, D., Je vous sanctifie.»
 
(CHEMOT 31,12-13)
 
 
La Paracha Ki Tissa est marquée par l'épisode du veau d'or et sa conséquence : la destruction des premières Tables de la Loi.
 
En effet, Moshé, après la révélation du 6 siwan « monte » pour recevoir la Torah. A la fin des 40 jours, D. lui dit de descendre. Le peuple s’est corrompu.
 
Le début de la paracha est encore consacré à la construction du michkan et surtout à son financement.
 
Puis la Torah nous parle du Chabbat. C'est « un signe » (verset en entête).
 
Rashi explique que c'est le signe que D. a choisi les Bné Israel, en donnant « Mon jour de repos pour en faire votre jour de repos ». C'est la mitswa par excellence qui SIGNIFIE que D. a choisi les Bné Israel. Encore une fois ce n'est pas une élection sans contrepartie. Les Bné Israel ont été choisis pour montrer la présence de D. sur terre. Et pour cela, le faut respecter le chabbat.
 
 
Mais le chabbat est un signe à double sens. C'est un signe pour D., et c'est aussi un signe pour les Bné Israel.
 
Le 'Hafets 'Haim raconte qu'un cordonnier avait placé une enseigne devant son domicile. On pouvait lire cordonnier. Les gens tapaient donc à la porte pour apporter leurs chaussures à réparer.
 
 
Un jour, un client frappa à la porte, et on lui dit que le cordonnier était parti à l'étranger. Pendant quelques temps le cordonnier s'absenta. A son retour, les clients continuèrent à frapper à la porte pour lui apporter du travail.
 
En effet, en son absence, on pouvait lire sur la devanture « cordonnier ». Les gens avaient compris que si le cordonnier était parti définitivement, il aurait pris le soin d'enlever son enseigne.
 
 
Et bien chabbat, c'est l'enseigne, c'est le signe. Même si un juif n'est pas parfait, lorsqu'il continue à observer le chabbat, c'est le signe qu'il représente D. sur terre.
 
Observer le chabbat, embellir le chabbat, c'est cela qui change la vie des Bné Israel.
 
 
A partir du prochain paragraphe je recopie un commentaire que j'ai envoyé l'an passé.
 
 
Nous vivons dans Ki Tissa un échec monumental avec le veau d'or.
 
 
40 jours plus tôt le peuple a reçu la Torah en grande pompe : les éclairs, les sons du choffar et des éclairs … un événement spectaculaire !
 
 
Le peuple a entendu 40 jours plus tôt les 2 premières paroles des 10 commandements énoncées par D.
 
 
Le peuple a connu une proximité extraordinaire avec D. Le don de la Torah, c'est la révélation. LE cadeau tombé du Ciel. Et pourtant 40 jours plus tard le peuple faute de la plus grave des fautes : l'idolâtrie.
 
 
Comment comprendre cette chute ? Quelles leçons tirer de cet échec ?
 
 
Le don de la Torah, c'est un peu « on rase gratis ». Les Bné Israel ont reçu la Torah sans efforts. Le cadeau est tombé du Ciel sans que le peuple ne le mérite… Alors comme tout ce qui s'acquiert sans efforts, cela ne peut pas perdurer.
 
 
Dans le même ordre d'idée, le peuple a profité de la manne dans le désert, cette nourriture tombée du Ciel. Mais encore une fois ce cadeau n'a pas généré que des bénédictions. En effet, une partie du peuple s'est révoltée contre cette nourriture « sans goût » au point de regretter la nourriture consommée en Egypte du temps de l'esclavage.
 
Cette manne est obtenue sans effort, elle n'a donc pas de goût pour une partie du peuple.
 
 
Lorsque Adam et 'Hava ont fauté, ils ont été chassés du Jardin d'Eden … La réparation c'est de faire des efforts « A la sueur de ton front tu mangeras du pain » (Berechit 3,19). Ils quittent le monde où tout est cadeau (le Jardin d'Eden) et où ils ont échoué, pour le monde que l'on connaît, celui de l'effort. C'est par l'effort, qu'ils pourront réparer leur faute.
 
 
Le but ultime de l'homme, qui est de se rapprocher de D., on l'atteint par l'effort. Le Rambam nous explique que le prophète est celui qui consacre tout son intellect à la connaissance de D. Et, comme il met 100 % de sa volonté au service de cet objectif, alors même son imagination lui permet de s'approcher de la vérité. Et c'est ainsi, qu'il prophétise. Prophétiser est aussi un mouvement de bas en haut. C'est par l'effort, que le prophète prophétise.
 
 
Dans notre paracha, après l'échec du veau d'or et la destruction des premières tables de la Loi, Moshé implore le pardon divin.
 
D. pardonne.
 
Les premières tables de la loi sont « l'oeuvre de D. » (Chemot 32,16). Elles seront brisées.
 
D. pardonne et demande à Moshé de tailler lui-même les 2è tables de la Loi. Ces 2è tables sont à dimension humaine. Elles symbolisent l'effort à accomplir pour s'approcher de D.
 
 
 
Chabbat Chalom
 
 
Stéphane Haim COHEN