Tetsawe 5779

« Et tu mettras sur le pectoral du jugement les ourim et les toumim... »
(Chemot 28,30)
 
La Paracha Tetsawe est la suite logique de la Paracha de la semaine dernière (Terouma). Après avoir expliqué la construction du Michkan, le sanctuaire, la Torah présente le Cohen qui y travaillera. La Torah insiste donc sur les habits du Cohen, et sur les tâches que ce dernier accomplira.
 
Les Rishonim discutent sur ce que sont les ourim et toumim.
 
Rashi dit que c'est le nom divin secret qui était inséré dans le 'Hochen Hamichpat (le pectoral)  du Cohen Gadol.
Le Ramban rapporte l'avis de Ibn Ezra : ce sont des formes en or et en argent dont se servaient les astrologues. Mais le Ramban continue en mettant de côté cette vision. 
Les ourim et toumim n'ont pas été faits par des artisans. La Torah n'écrit pas « Il a fait » à propos des ourim et toumim. Pour le 'hochen, pour le efod, pour l'arche c'est écrit « il a fait », mais pas pour les ourim et toumim.
Ceci prouve que les ourim et toumim étaient donc un secret et pas un ustensile. 
 
Le Ramban rapporte la guemara Yoma 76 pour expliquer le fonctionnement des ourim et toumim. Quand on les interrogeait, ils illuminaient certaines lettres figurant sur le pectoral. Ainsi le Cohen, par Roua'h Hakodech associait les lettres et obtenait la réponse.
 
Le Gaon de Vilna, rapporte l'épisode entre Eli le Cohen et 'Hanna. Eli a interrogé les ourim et toumim à son sujet car il l'a trouvé bizarre : ses lèvres remuaient mais on ne l'entendait pas. Eli l'a prise pour une ivrogne : ChiKoRaH, c'est ce qu'il avait compris avec les ourim et toumim. Mais en fait, elle était KéCHéRaH. Un femme digne, comme il faut. Eli avait donc mal associé les lettres des ourim et toumim.
 
Le Rambam dans les Lois sur le Mikdach ne rapporte rien sur les ourim et toumim. On peut donc penser qu'il considère que les pierres posées sur le pectoral constituaient les ourim et toumim. Mais Abrabanel réfute cette vision des ourim et toumim. En effet, le verset en entête nous dit « Et tu mettras sur le pectoral du jugement les ourim et les toumim... ». On a bien l'impression que les ourim et les toumim sont quelque chose que Moshé a mis dans le 'Hochen. C'est donc bien plus cohérent de dire que c'est le nom ineffable.
 
Stéphane Haim COHEN