TAZRIA 5779 – chabbat Ha'hodech

« …Et le 8è jour, la chair de son prépuce sera circoncise »
(VAYIQRA 12,3 ).

Cette semaine nous lirons la paracha Tazria.
Elle est essentiellement consacrée aux problèmes de pureté est d’impureté. En particulier 2 types d’impureté sont présentés :
L’impureté de la femme après qu’elle ait donné naissance à un enfant. Cette forme d’impureté n’est pas un jugement de valeur (la femme n’est pas inférieure à l’homme !). C’est un concept spirituel qui n’est pas évident à comprendre, mais qui a des incidences matérielles. Ainsi, par exemple, la femme est interdite à son mari tant qu’elle n’est pas redevenue « pure ».

L’impureté qui provient de la Tsaraat = certaines tâches sur la peau, sur des vêtements ou sur les murs d’une maison. C’est une maladie qui existait à l’époque du Temple. La Tsaraat frappait l’auteur de médisance = Lachone Harah. Rappelons que le Lachone Harah est le fait de rapporter une parole, même vraie, sur son prochain, cette parole étant susceptible de lui nuire.

La Torah a donc fixé des lois propres à la femme qui a accouché. Rav Shimshon Rafael Hirsch nous explique que les lois de pureté et d'impureté ont un rôle éducatif : l'homme doit ainsi se détacher de la matérialité.

Du verset en entête, on apprend certaines lois de la brit mila. Elle repousse le chabbat, elle se fait le jour, …
La brit mila, c'est une alliance. Mais c'est une alliance particulière. Elle n'est pas choisie, puisqu'elle concerne le bébé de 8 jours. C'est une alliance dans la chair, le témoignage de l'appartenance au peuple d'Israel avec des droits et des devoirs. C'est une alliance à laquelle on ne peut pas échapper. Qu'on le veuille ou non, la brit mila sera le sceau de l'appartenance au Peuple. Je ne peux pas décider de me soustraire aux lois de la Torah. Je ne peux pas décider de quitter le peuple juif. Il y a une mission à réaliser.

Ce chabbat, c'est aussi Chabbat Hahodech, nous nous dirigeons vers Pessa'h. Et nous lirons, le passage de la Paracha Bo, où le peuple reçoit son premier commandements en tant que Peuple. Ce passage présente aussi l'agneau pascal, que l'on devra consommer le 15 nissan.

Rav Yossef Dov Solovetchik qualifie la seouda de Pessah de « repas d'alliance ». Ce repas de Pessa'h a une fonction physiologique, c'est clair, le corps en profite (certains plus d'autres… j'ai une pensée particulière pour ceux qui devront manger du Rmou, ou du msouki!).
Mais le judaïsme a transformé ce repas en un festin d'alliance.
C'est le l'alliance des générations. L'alliance libère l'homme de l'isolement dans l'histoire. Ce repas de Pessa'h unit le peuple à ses ancêtres. L'homme abhorre la solitude. Il déteste se sentir comme un grain sable qui avance au gré des vagues. Il vient de nulle part et va on ne sait où.

L'homme veut échapper à la solitude, non seulement avec son contemporain, mais aussi en se situant comme un maillon de la chaîne des générations.

Ce repas est l'alliance qui réunit les générations depuis la sortie d'Egypte, jusqu'à la libération finale, très prochainement et de nos jours.

Chabbat Chalom

Stéphane Haim COHEN