METSORA 5779 – chabbat hagadol

 

"Et ce sera la loi du Metsora…"

(VAYIQRA 14,2)


Dans le verset en entête, qui est le début de la PARACHA METSORA, volontairement, "Metsora" n'a pas été traduit car c'est la personne atteinte d’une maladie, que certains traduisent par "lèpre", mais qui est en fait une maladie inconnue de nos jours et qui a une cause spirituelle.

Ainsi, dans la guemara Ere’hine 15a, Rich Laqich explique le verset en entête. « Ce sera la loi du Metsora » = Motsi Ra’ = Celui qui fait sortir du mal… c’est la référence au Lachone Ara, la médisance. La tsaraat frappe l’auteur du Lachone Ara.

Cette semaine, c'est Chabbat Hagadol, le chabbat qui précède Pessa'h. D'ores et déjà, je nous invite à réfléchir sur la signification du mot esclave. Sur la liberté, sommes nous vraiment libres ? Est-on libre parce que l'on a l'impression d'être libre ? Les Bné Israel étaient-ils vraiment libres en sortant d'Egypte ?

La Hagada  que nous lirons le soir de Pessa'h doit commencer par le gnay, l'aspect amer, dénigrant avant de passer au « chva'h » les bonnes choses.

Rav Yossef Dov Solovetchik rappelle la source dans la guemara Pessa'him 116a.
Rav et Shmouel discutent sur ce que représente le « gnay ». Rav pense que c'est la référence au passage de la hagada : « Au début, nos ancêtres étaient des idolâtres ».
De son côté Shmouel pense que c'est « Nous étions les esclaves de Pharaon ».

« Au début, nos ancêtres étaient des idolâtres, et maintenant, D. nous a rapproché de Son service ». Rav pense donc, qu'avant, nous vivions sans commandements divins, nous étions vides, c'est cela le sale aspect. Mais avec la sortie d'Egypte, où nous avons reçu les premiers commandements en tant que peuple, nous avons connu le salut.

Rav Yossef Dov Solovetchik rappelle que c'est dans le livre de Yeoushoua (24,2-4) que l'on trouve la référence, à Tera'h, le père d'Avraham, qui était idolâtre. Et c'est D. qui a pris Avraham de l'autre côté du fleuve.
Pourquoi Yeoshoua fait-il ce rappel au peuple ?
Tout simplement pour faire comprendre  que nous ne sommes pas sortis de la cuisse de Jupiter ! Dans l'antiquité, la fierté d'un peuple était sa naissance, fruit d'une union entre les hommes et une divinité.
Pour nous, c'est tout le contraire : à l'origine, nous étions idolâtres, nous avons commencé très bas. Et c'est D. qui est venu nous rapprocher, pour Le servir.

Si c'est le peuple juif qui a diffusé le monothéisme sur terre, c'est uniquement, parce que D. nous a confié cette mission par bonté.

Rav Yossef Dov Solovetchik explique que notre Torah souligne l'importance, de la reconnaissance que l'on doit avoir envers l'autre. Et bien la Hagada, commence par cette reconnaissance que l'on doit avoir envers D. Il faut savoir dire merci, à son prochain, au Maître du monde. Quand je dis merci, je n'occupe plus toute la place. Je donne à l'autre la place qui lui revient. En disant merci à D. je m'éduque pour comprendre que je ne suis pas seul monde.
En réalité, je dois dire merci à D., uniquement, parce que je dois dire merci à D., juste parce qu'il le faut, sans contrepartie. Dans les faits, on s'aperçoit que celui qui sait dire merci est beaucoup plus heureux !

Chabbat Chalom