BALAQ 5779

 

«  D. vint vers Bilaam la nuit et lui dit :… mais seulement ce que Je te dirai, c'est ce que tu feras. » (Bamidbar 22,20)

 

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BALAQ, c'est le nom du roi de Moav qui avait décidé de s'en prendre aux Bné Israel, dans le désert. Cependant, il avait remarqué que la manière forte ne fonctionne pas, puisque les Bné Israel gagnaient leurs guerres de manière surnaturelle.
Balaq décide donc de demander de l'aide à Bilaam, qui est un prophète des nations, et qui va être chargé de maudire les Bné Israel.
Mais Bilaam échouera dans sa mission : il ne parviendra pas à maudire les Bné Israel, au contraire, il les bénira.

Rabbénou Be'hayé pose une question qui peut sembler évidente.
Comment est-il possible qu'un être humain ait la faculté de changer la volonté divine ?
Et, en plus, si Bilaam n'a pas le pouvoir d'interférer, pourquoi D. ne veut donc pas que Bilaam maudisse les Bné Israel ? Laissons le parler ! Pourquoi museler Bilaam ?

Rabbénou Be'hayé explique que Bilaam n'a pas le pouvoir de contrecarrer la volonté de D. Bilaam n'est pas capable de maudire. De la même façon qu'il ne sait pas bénir, il ne sait pas maudire. Il n'en a pas les capacités.
En effet, dans Bamidbar 23,10 il dira : « que meure mon âme de la mort de ceux qui sont droits ». Il se bénit donc, et malgré tout il mourra par le glaive, comme on le lit dans Yeochoua 13.
Il ne sait donc ni bénir, ni maudire. Il ne sait qu'une chose «évaluer le moment de la colère divine ». Il arrive à prévoir quand le peuple d'Israel connaîtra donc un mauvais moment.

Mais alors, pourquoi donc empêcher Bilaam de maudire si ses paroles n'ont pas de poids ?

Tout simplement parce qu'à la suite de cet épisode, Les Bné Israel vont fauter, les Bné Israel seront frappés d'une épidémie (Rashi sur Bamidbar 25,3).

Si Bilaam avait maudit, tout le monde eu cru que ses paroles ont porté leur fruit et que les Bné Israel sont punis à cause des mots de Bilaam.
La Torah nous apprend autre chose : ce ne sont pas les mots des ennemis qui causent nos maux. Ce sont nos fautes qui génèrent les punitions.

Stéphane Haim COHEN