PIN’HAS 5779

« Pour [la tribu] nombreuse, tu augmenteras l'héritage, et pour [la tribu] peu nombreuse, tu diminueras son héritage …. (BAMIDBAR 26, 54). »
« Selon le tirage au sort son héritage sera divisé entre ceux qui sont nombreux et ceux qui sont peu nombreux. (BAMIDBAR 26, 56). »

Plus bas un commentaire sur Balaq, pour les habitants de 'Houl.

Pin’has est l’homme zélé, qui a tué d’une même lance Zimri, prince de la tribu de Chim’on et Kozbi fille de Tsour (Prince de Midiane). Tsour était le roi le plus important de Midiane (Rachi) et n’a pas hésité à prostituer sa fille, et à l’envoyer séduire les Bné Israel. Les Bné Israel ont ainsi fauté, et une terrible épidémie a frappé le peuple. L’épidémie s’est arrêtée lorsque Pin’has a tué Zimri et Kozbi, « Parce qu’il [Pin’has] a vengé son D. ».
A propos de l'acte de Pin'has on dit toujours qu'il a bien agi, mais si l'on demande aux rabbanim la conduite à tenir, et bien l'on ne recommandera pas le comportement de Pin'has. C'est «Hala'ha ve ein morine ken ».

Comme me l'a rappelé un proche, notre paracha vient remettre en cause le politiquement correct. En effet, aujourd'hui, on dit gare à celui qui s'écarte de la pensée unique.
Il est clair qu'en théorie, un monde qui fonctionne avec le dialogue, sans l'usage de la force c'est l'objectif. Mais ce genre de comportement peut conduire aux accords de Munich, et à la mort des innocents. Parfois, il faut savoir utiliser la force même si les bien-pensants tenteront tout pour décridibiliser ce type d'action.
Lorsque Moshé voit Pin'has agir, il aurait pu faire de même. Mais c'est le contraire qui se passe.
Pin'has voit que le peuple est en grand danger, et il agit, il utilise la force.
Pour Moshé, c'est l'electrochoc. Il comprend que Pin'has a agi comme il fallait. D'ailleurs, la Torah utilise le langage « Mon Alliance de paix ». Par la force, la paix est revenue.


A partir d'ici, c'est un commentaire envoyé en 5777 :
Cette paracha, c'est aussi la paracha, où l'on a partagé la terre d'Israel entre les 12 tribus.

La guemara Baba Batra 122a, interroge : La terre a-t-elle été partagé entre les tribus (12 parts égales) ou par tête ? La guemara répond en citant le second verset placé en entête :
« son héritage sera divisé entre ceux qui sont nombreux et ceux qui sont peu nombreux. (BAMIDBAR 26, 56). »
Le Torah Temima rapporte le Rachbam qui semble expliquer que les 12 parts de la terre d'Israel sont identiques. Par conséquent, les tribus nombreuses ont hérité de parcelles plus petites (par famille) que les tribus moins nombreuses. C'est ce que laisse entendre le verset « son héritage sera divisé entre ceux qui sont nombreux et ceux qui sont peu nombreux. » Pas de différence entre les tribus nombreuses et les autres.

Mais le Torah Temima ne comprend pas le Rachbam. Il pense plutôt qu'il y a eu une adaptation en fonction du nombre de personnes de la Tribu. D'ailleurs il rapporte Rachi sur le verset en entête (le premier) :
« Pour [la tribu] nombreuse, tu augmenteras l'héritage, et pour [la tribu] peu nombreuse, tu diminueras son héritage …. (BAMIDBAR 26, 54). »
Rachi : Pour les tribus nombreuses la part était plus grande, … les parts n'étaient pas identiques (entre les tribus).
De même le Sifri explique que les parts entre les tribus n'étaient pas identiques. Selon Rachbam cela signifierait que la guemara Baba Batra s'oppose au Sifri …
C'est difficile de penser ainsi …

C'est pourquoi le Torah Temima explique que le tirage au sort a déterminé la localisation de chaque Tribu. Ainsi, à l'un il a été donné la région de Akko, à l'autre Guinosar …. Mais la superficie accordée a été déterminée ensuite « per capita » : proportionnellement à la population de chaque tribu.
Et maintenant, tout rentre en ordre, et les versets ne se contredisent pas !

Chabbat Chalom

Stéphane Haim COHEN