Matot 5779

« Moshé parla aux chefs de tribus, … Un homme qui fait un voeu à D. … ne profanera pas sa parole, tout ce qui sort de sa bouche, il accomplira.» (BAMIDBAR 26,3).

Plus bas un commentaire sur Pin'has pour les habitants de 'houl.

Le début de la paracha Matot traite des voeux que l’on prononce et de la façon dont on doit gérer ces voeux. Puis la paracha traite de la guerre contre Midiane, le peuple qui avait entraîné une partie des Bné Israel dans la débauche.

Le vœu est une façon de se créer un interdit qui n'est pas formulé dans la Torah. Par exemple, on pourrait envisager quelqu'un qui fait le vœu de ne plus boire d'alcool. La multiplication des vœux est nuisible, comme on le remarque pour le vœu du nezirat qui a besoin d'une expiation.

En clair, sauf dans des cas exceptionnels, mieux vaut se contenter des interdits existants et ne pas s'en créer d'autres.

Le hagot beparachiot hatorah rapporte les parols du Rachbam. Où trouve-t-on dans la Torah des commandements formulés par Moshé, et qui ne sont pas introduits par « D. parla à Moshé » ?
Comment se fait il que Moshé prenne cette initiative ?

Le Rachbam répond que la fin de la paracha précédente avait introduit le sujet. « Ce sont eux (les sacrifices) que vous ferez pour D. dans vos fêtes, en plus de vos vœux… » (Bamidbar 29,39). Les vœux sont donc des offrandes que l'homme s'est engagé à apporter. Et il doit le faire pendant une fête : lorsqu'il monte à Jerusalem.
Notre paracha viendrait donc nous apprendre qu'il ne faut pas tarder à apporter l'offrande. C'est en sens qu'il ne faut pas profaner sa parole.
Le Tossefet bera'ha remet en question le Rachbam : si notre paracha fait référence aux sacrifices qu'il ne faut pas tarder d'apporter, alors pourquoi, dans la paracha ki tetse y a t il  un autre interdit de ne pas tarder à apporter un sacrifice ? Le Tossefet Bera'ha ne répond pas à la question.

Le Sforno explique que l'on doit mettre notre paracha en regard un autre verset : « Vous ne jurerez pas par Mon nom avec des mensonges, et vous profanerez ... » Paracha Kedochim – Vayiqra 19,12.
C'est le même mot « profaner » qui est utilisé dans les 2 cas. Moshé a donc déjà reçu la mitswa et la partage avec les chefs de tribus.
En clair, celui qui jure ou fait vœu et ne respecte sa parole, profane en fait sa parole et le nom de D.

CHABBAT CHALOM

Stéphane Haim COHEN

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