KI TAVO 5779

« Tu prendras des prémices de tous les fruits de la terre, que tu apporteras de ton pays que l'Eternel ton D. te donne, tu les mettras dans un panier, et tu iras vers l'endroit que choisira ton D. pour y faire résider Son Nom. »
(DEVARIM 26,2)


Cette semaine, nous lisons la Paracha Ki Tavo. Cette longue paracha a une caractéristique tristement connue, elle comporte des bénédictions, mais aussi et surtout 98 malédictions terribles. Il faut vraiment les lire et les comprendre. Cela remet les idées en place avant le jugement à Roch Hachana.

Le verset en entête fait référence au début de la paracha qui nous parle des prémices qu'il faut apporter à Jerusalem.
Selon le Rambam, dans le Moré Nevou'him, ce commandement vient nous inculquer la soumission totale de l'homme à D. et la reconnaissance que l'on doit avoir envers Lui.

En effet, l'homme, a de quoi s'enorgueillir de ses premiers fruits (bikourim). Voici le fruit de ses efforts, il a su faire pousser de magnifiques fruits, il peut être fier !
Et bien la Torah nous dit, garde les pieds sur terre.
Il faut apporter les fruits au Temple en les portant sur les épaules. L'homme se soumet à D.
Il faut se rappeler de la condition d'esclave en Egypte. Cela remet les idées en place. On apporte les fruits, pour inscrire en soi la reconnaissance envers D. On doit dire un passage où l'on rappelle la tristesse de notre condition initiale. On se rappelle d'où on vient, et cela pousse forcément à être reconnaissant. On revient de loin.

Cette mitswa reflète aussi ce que nous allons vivre dans une dizaine de jours à Roch Hachana. De la même façon que les premiers fruits on les consacre à D., les premiers jours de l'année sont consacrés à D.
Le début, ce qui fait notre fierté on le donne à D.

De la même façon qu'en apportant les prémices on montre la soumission à D., de la même façon, à Roch Hachana, nous ferons tout pour accepter la royauté divine.

Roch Hachana est aussi le début des 10 jours de retour (techouva). C'est le moment de se regarder dans le miroir, afin de tenter de mieux se connaître et ainsi de pouvoir remonter à la racine de nos fautes.
Comme me l'a rappelé un proche, à la racine de toutes (la plupart?) des fautes, on trouve l'orgueil. On trouve le MOI. C'est la forme la plus répandue de l'idolâtrie. Le centre du monde, c'est Moi !

Les bikourim (les prémices) viennent nous aider à lutter contre cet orgueil, cette idolâtrie. Je dois apprendre à être reconnaissant. Je dois apprendre à dire Merci. Plus je dirai merci, plus je penserai merci, mieux je me transformerai, et je comprendrai que je ne suis pas seul au monde.
Dire merci à son prochain, dire merci à D., c'est gagner son monde, ici bas, mais c'est aussi gagner son monde futur. Dire merci, permet d'être heureux sur terre, et permet de grandir et de se rapprocher de Celui à qui l'on doit dire merci. Ce n'est pas un hasard, si en se levant, le matin, on commence par Modé Ani : je suis reconnaissant. C'est la seule façon de commencer la journée du bon pied. Ce n'est pas un hasard si je dois faire une bénédiction avant de manger quoi que ce soit. Je dois reconnaître que tout vient de Sa parole. Je ne suis pas seul au monde. Je ne suis pas le centre du monde.

Chabbat Chalom
Ketiva Va’Hatima Tova

Stéphane Haim COHEN