VAYELE’H 5780 - CHABBAT CHOUVA

« Moshé alla et adressa ces paroles à tout Israel»
(DEVARIM 31,1)

Nous venons de vivre Roch Hachana, nous avançons vers le grand rendez-vous de Yom Kippour, nous sommes dans les 10 jours de repentir, de retour vers nos valeurs.

La paracha que nous lirons cette semaine est une des dernières de la Torah. Moshé est sur le point de retourner vers D., il donne les dernières recommandations.

Ce chabbat s’appelle aussi Chabbat Chouva. En effet, il est propice à la Techouva, au retour, au repentir.

Il y a donc beaucoup de mouvements ce chabbat : le titre de la paracha c'est le mouvement « yayele'h » = il alla.
Le nom du chabbat … Chouva, fait référence à la Techouva, le repentir, le retour.

Ce mouvement, nous rappelle que la vie c'est comme une bicyclette, si on arrête de pédaler, on tombe. Celui qui n'avance pas, tombe.

La vie c'est le mouvement perpétuel. Et l'enjeu pour l'homme c'est de savoir s'adapter. L'homme est contraint de changer. On ne peut pas dire, je suis bien comme je suis, au monde de changer ! C'est à moi de changer. C'est cela la force et l'intelligence. Même si le changement n'est jamais confortable. Mais le confort, la paresse, cela fait partie de la même famille !

Après 120 ans, on demande à l'homme « Tsipita liyechoua? » = as-tu espéré la délivrance ? En fait  la traduction est inexacte. « Tispita » c'est plus que de l'espoir, c'est aussi agir. En clair, tout au long de sa vie, l'homme doit espérer la délivrance et doit mettre en conformité ses actions et ses espérances. Le monde n'est pas figé. On peut le faire avancer dans la bonne direction. Tout homme a un rôle.
Mais encore faut-il connaître ce rôle. C'est cela aussi la techouva, le retour vers soi. Il faut tenter de mieux se connaître.

Alors bien sûr il faut regretter toutes les fautes que l'on a commises. Il faut s'engager à ne plus les commettre. Mais la Techouva, c'est aussi chercher ce que j'aurais dû faire et que je n'ai pas fait.
Nous avons tous des potentiels exceptionnels. Nous avons tous une mission. Nous sommes tous le maître ou l'exemple de quelqu'un.
Alors ai-je vraiment fait les efforts pour transformer mon potentiel en une réalité ? La Techouva ce n'est donc pas une simple mitswa, c'est une réelle introspection.
Comme nous le dit (avec d'autres mots) le Rav Desler, pour d'autres commandements je peux « tricher ». Par exemple, lorsque je secoue mon loulav, je peux très bien le faire machinalement et déconnecter le coeur et les mains. Malgré tout, j'aurai fait la mitswa du loulav. Et mes actions pourront, à terme, influer sur mon mode de pensée. Si tout va bien, à force de pratiquer je mettrai mes pensées en adéquation avec mes actes.
Pour la Techouva, ce n'est pas pareil. On ne peut pas tricher. La Techouva, c'est tenter de chercher le vrai qui est en soi. Et pour ce faire, on ne peut pas jouer à l'acteur.


Chabbat Chalom

CHANA TOVA
GMAR ’HATIMA TOVA

Stéphane Haim COHEN