Kippour 5780

LE Jour

Mardi soir nous allons commencer à vivre Le Jour. Le Grand Jour, celui où le peuple juif est uni pour se présenter devant D.

Comment ne pas être ému de voir le peuple uni ? Comment ne pas être ému en voyant les enfants venir à la table de leur parents avant et après Kippour ? Comment ne pas être ému en voyant les parents, les enfants, le peuple unis dans les synagogues, pour proclamer la royauté divine.
Kippour, c'est le jour où nous devons comprendre que nous sommes tous sur le même bateau. Je ne suis pas seul au monde. Je ne peux pas décider de faire un trou dans la coque du bateau sous mon siège, en croyant que je suis le seul concerné.
Je suis responsable de mon prochain. Je n'ai pas le choix, c'est tombé du Ciel. De la même façon que je suis juif, et que je n'ai rien demandé, je suis responsable de l'Autre,  même si je n'ai rien signé !

Même si toute l'année, j'ai écouté mon moi, et j'ai parasité ainsi le message du bien qui est en moi, à Kippour, je dois comprendre que tout est possible.
L'homme peut et doit changer. C'est cela aussi le message de Kippour !
Celui qui ne change pas est déjà mort. La vie c'est le mouvement. La mort c'est l'immobilité, l'impossibilité de changer.

Changer, c'est donc d'abord une prise de conscience. Je dois tenter de discerner en moi ce que je peux changer… et il y en a des choses. Je ne suis pas parfait, donc le chantier est important.
Puis je dois transformer mes intentions en action. Et c'est loin d'être facile. C'est comme faire virer de bord un paquebot. L'inertie est terrible. Il faut beaucoup d'efforts pour changer.

Le Rambam nous donne la technique qu'il convient de mettre en place, dans les lois de la Techouva (2,2) :
Qu'est ce que la Techouva ?
1/ Le fauteur doit abandonner sa faute. C'est l'étincelle, le début, le choc. Il faut décider d'abandonner la faute. C'est assez facile, ce genre d'élan.

2/ Il faut s'engager à ne plus la commettre. C'est un engagement sur le futur. La psychologie de l'homme fait que c'est une chose tout de même aisée de s'engager à ne plus fauter. L'homme sait qu'il s'est mal comporté, il dit donc je me suis mal comporté. Je ne recommencerai plus.
Mais dire c'est facile, tenir, c'est beaucoup plus dur.
Combien de fumeurs ont déjà dit j'arrête de fumer, je ne recommencerai plus ? Combien de gens qui surveillent leur ligne ont déjà dit, désormais, je ne mangerai plus de bêtise ?
Dire c'est facile, mais il faut tenir. Et les habitudes de l'homme, l'inertie, c'est terrible. A force de fauter, la faute devient naturelle.
Combien de personnes ont déjà dit, désormais, je ne m'énerverai plus, je ne hausserai plus ton ? Et pourtant, la rechute est rapide !
Alors faut-il abandonner pour autant ? Faut-il se mépriser parce que l'on n'est pas capable de progresser ? Bien évidemment non ! L'homme est grand parce qu'il peut changer.
Pour nous aider à transformer nos bonnes intentions en action, il faut, le 3è point du Rambam.

3/ Il faut regretter la faute. Si je regrette vraiment la faute, j'ai plus de chance de tenir mes engagements futurs.
« Je ne recommencerai plus » c'est facile. Mais si ensuite je regrette ma faute, je continue mon travail pour ne plus recommencer. Je me donne des forces, pour déprogrammer la faute qui est une seconde nature.
Si je décide de ne plus boire de coca, ou manger de bonbons, que ferai-je le jour où je serai assoiffé et qu'un verre de coca bien frais sera devant moi ?
Si, à froid (!) auparavant, j'ai compris à quel point c'est terrible de boire du coca, si je regrette vraiment mon comportement passé, alors j'ai plus de chance de tenir mon engagement futur.
Bien évidemment, je n'ai rien contre les buveurs de coca. Et c'est juste un exemple à transposer.

4/ Pour sceller la Techouva, il faut énoncer sa faute, c'est le vidouy. Lorsque je dis, j'ancre encore plus en moi le fait que j'ai fauter. Cela m'aidera le jour venu, à dépasser mon inertie.
Je pourrai ainsi me changer.

Gmar 'Hatima Tova