BERECHIT 5780

Besimana Tava
 
« Le serpent dit à la femme …. Le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et vous serez comme Elo him  connaissant le bien et le mal »
(BERECHIT 3, 4-5)

Nous venons de terminer les fêtes du mois de Tichri. Nous avons pu ressentir une proximité avec le Roi. Mais maintenant les cadeaux sont finis… Si l’on veut retrouver cette proximité, il faut le vouloir. Il faut aller vers le Roi…, dans la vie il faut faire des efforts.

Ce n’est plus Lui qui vient vers nous. C’est à nous de bien savoir utiliser l’énergie emmagasinée et nos bonnes résolutions, pour tenter de s’élever vers le Roi.

S’élever, c’est essentiellement une chose… tenter de connaître le Roi. Mais, pour cela, il n’y a pas 36 solutions. Si je veux tenter de Le connaître, je dois étudier Son message intemporel, la Torah. Et bien sûr intégrer en moi cette Torah… je dois me comporter comme un homme de Torah.
 
Le verset en entête parle de la faute originelle. Le serpent pousse à consommer le fruit défendu.

Le Mi'htav Mééliyahou, Heleq b, page 137 et suivantes s'intéresse au sujet.

Il rapporte le Nefech Ha'hayim. Avant la faute, la tentation est extérieure. C'est le serpent qui vient inciter à la faute. De par sa nature originelle l'homme ne peut pas fauter. Fauter, c'est comme entrer dans le feu, c'est contre nature.
Avant, la faute, c'est l'homme était en noir et blanc. C'était tout bien, ou tout mal. Après la faute, le mal et le bien sont entrés dans l'homme.

Avant la faute, la tentation était uniquement extérieure. Désormais, c'est le ani, le moi qui est contaminé. Lorsque je dis je veux, c'est quel « je » qui veut ? Est-ce mon côté « bien » qui parle, ou sont-ce les envies, l'illusion du bien ?

Le Mi'htav Mééliyahou cite aussi le Moré Névou'him du Rambam pour nous expliquer qu'avant la faute tout était vérité ou mensonge. Le bien était le bien absolu, la vérité. De même, si on réalise ce que représente l'essence du mal, on comprend que c'est le mensonge.

Après la faute, on s'éloigne de l'axe vérité-mensonge, pour naviguer sur l'axe bien-mal, ou plutôt beau-laid.
On ne voit plus l'essence des choses. Notre faculté de discernement est altérée. Nos yeux, nos envies, nous trompent. Ce n'est plus la raison qui nous guide vers la vérité, ce sont nos yeux qui nous voilent la vérité.

D'ailleurs, après avoir consommé le fruit interdit, la femme dira « l'arbre est BON comme nourriture, et ATTRAYANT pour les yeux » Berechit (3,6).
On est passé de la vérité perçue par l'intelligence, au beau et à l'agréable perçus par les sens.

Pour D. il n'y a pas de beau et de laid, il y a juste la vérité et le mensonge. L'homme en fautant s'est éloigné de D., il s'éloigne de la vérité, et voit désormais le monde sous le prisme du bien et du mal, sous le prisme des sens et de l'imagination …. C'est cela la punition. Notre objectif doit être de nous corriger : se comporter avec les yeux qui ne trompent pas, les yeux de la raison.

Chabbat Chalom

Stéphane Haim COHEN