NOA’H 5780

 

« Toute la terre n'avait qu'une seule langue et des paroles. Ce fut lorsqu'ils voyagèrent depuis l'est, et ils trouvèrent une vallée dans la terre de Chinar, et ils s'installèrent là bas.»

Berechit (11,1-2)

Dans la paracha de la semaine on vit deux épisodes où l’humanité s’est opposée à son Créateur.

A l’époque de Noa’h, l’humanité a fauté et a été complètement détruite par le déluge. A la fin de la paracha, c’est la génération qui a voulu se séparer de son Créateur en érigeant la Tour de Babel.

Les versets en entête introduisent la révolte de la génération de la Tour de Babel. Le Sifri, paracha Eqev, commente le verset en entête.
Ils s'installèrent là bas : les gens de cette génération ne se sont révoltés que parce qu'ils étaient  rassasiés. L'installation (VaYeCHevou), est souvent associée au manger et au boire, comme il est écrit dans la paracha ki tissa : Le peuple s'installa pour manger et boire, ils se levèrent pour faire des frivolités.

Le Torah Temima explique qu'il y a 2 types d'installation.

Il y a les installations provisoires et les installations définitives.

Lors d'une installation provisoire, l'homme est préoccupé, il doit trouver ses repères, un logement, des moyens de subsistances. Et quand on est (pré)occupé, on n'a pas le temps de s'intéresser aux stupidités.

Lors d'une installation définitive, ce n'est pas la même chose, on a le temps. On pense au manger, au boire, aux plaisirs. Alors, quand on n'est plus occupé, on a le temps de penser aux futilités, on a le temps de faire des plans tordus.

Ainsi, la génération de la Tour de Babel, s'était installée, pour « profiter », comme nous l'explique le Sifri. Mais cela ne suffit pas quand on n'a pas de problèmes, il faut s'en créer. La nature a horreur du vide.

De même, comme l'a rappelé un proche, à la paracha Vayechev, la critique envers Yaaqov, n'est que légèrement masquée. Yaaqov a voulu s'installer.
Mais, le repos, ce n'est pas ici, c'est après 120 ans.

Un juste, ne doit aspirer au repos des justes qu'après 120 ans. Sur terre, il faut agir, se battre, essayer de changer le monde. Un juste doit toujours se considérer comme jeune : il doit accepter de se changer, et doit continuer d'espérer pourvoir changer le monde.

Celui qui se croit être installé, ne pensera rapidement qu'aux plaisirs de la vie,…. Ainsi, il risque rapidement de perdre l'essentiel, de se vider de ce qui est important, et de se remplir de futilités.


Stéphane Haim COHEN
Chabbat Chalom