Michpatim 5780

 «Et voici les jugements (les lois) que tu exposeras devant eux»
Chemot (21,1).
«...Moshé fut sur la montagne 40 jours et 40 nuits»
Chemot (24,18).


La Paracha Michpatim présente essentiellement des mitswot « sociales » qui régissent les relations entre l’homme et son prochain.

La paracha commence par « et voici ». On apprend ainsi, que cette paracha est une suite. De la même façon que les 10 paroles (les 10 commandements, dans la Paracha précédente, YITRO) proviennent du Mont Sinaï, le lieu de La Révélation, les lois sociales sont aussi issues du Mont Sinaï (Rachi sur le 1er verset de la paracha, en entête).
La paracha commence donc par une allusion don de la Torah et termine aussi par une référence au don de la la Torah : «...Moshé fut sur la montagne 40 jours et 40 nuits»

Les semaines précédentes (depuis chemot, il y a 5 semaines), nous avons expliqué le chemin que nous montre la Torah pour devenir maître du temps.
Dans Yitro, la semaine dernière, nous avons vu que qu'être maître du temps, c'est être maître du présent.

Mais que signifie vraiment le présent ?

Le présent, c'est faire un arrêt sur image. C'est se regarder dans le miroir. C'est tenter de se connaître. Mais ce n'est pas facile.
Chaque homme, chaque femme est unique. Chacun a un potentiel exceptionnel (une étincelle divine). Et ce potentiel est exceptionnel : il est infini. La vie de l'homme, c'est de découvrir son potentiel, et de le transformer en réel. De vivre son potentiel. Se réaliser.
C'est ainsi que l'on vit son présent.

La paracha Michpatim, me donne la clé pour tenter de me connaître. La paracha Michpatim est remplie de lois sociales : des lois qui réglementent mon comportement avec mon prochain.

Le message est clair, c'est grâce à l'Autre que je vais peut être réussir à me connaître.

Le tordu pourra dire, ou penser, que l'enfer, c'est les autres. Que c'est toujours de la faute de l'autre.
Le clairvoyant sera assez perspicace pour comprendre que l'Autre est une chance. Il pourra m'aider à me connaître, et je l'aiderai à se connaître. Je l'aiderai à se réaliser donc je me réaliserai.

Ainsi, je mettrai mon potentiel et mes actions en adéquation. Je serai heureux au présent. Mon présent sera ainsi infini, éternel.

Le Rambam nous dit que chaque homme doit aspirer à devenir aussi grand que Moshé.
Si je fais l'effort de tenter de me connaître, de devenir moi, alors je pourrai peut être ressembler à Moshé Rabénou, qui a passé 40 jours et 40 nuits (verset en entête) sans manger, sans boire, pour recevoir la vérité divine.
Si je me réalise, je m'approche de la vérité, je vis au présent : le temps ne compte plus !

CHABBAT CHALOM

Stéphane Haim COHEN