Nitsavim 5783
« Vous êtes debouts aujourd'hui, vous tous, devant D.: vos chefs [pour] vos tribus, vos anciens, vos policiers, tout homme d'Israël ; vos enfants, vos femmes et l'étranger qui est dans tes camps, depuis le fendeur de bois jusqu'au puiseur d'eau ; afin d'entrer dans l'alliance de l'Éternel, ton Dieu, et dans son serment, qu’il établit avec toi en ce jour. Afin de t’établir aujourd’hui pour Lui comme un peuple...»
(DEVARIM 29, 9-12)
Cette semaine, nous lisons la paracha Nitsavim et la paracha Vayele'h. Traditionnellement, Nitsavim est toujours lue le chabbat qui précède Roch Hachana.
… Cela tombe bien parce que la paracha commence par les mots « Vous vous tenez debout, vous tous, aujourd'hui devant l'Eternel … »(DEVARIM 29,9)... comme pour un jugement. En effet, Roch Hachana est le début de l'année, mais ce n'est pas un simple anniversaire, c'est le moment où D. juge toute l'humanité.
Rachi, sur le début de la paracha nous fait une remarque : Les personnes sont énumérées par ordre d’importance. Et on le voit bien : les chefs de tribus, les anciens, les policiers, tout homme, les enfants, les femmes, ….
Pourquoi Rashi a-t-il besoin de préciser ce qui est visible à l’oeil nu? Nous avons bien compris : la paracha a nommé en premier les personnes qui occupent les fonctions les plus importantes !
Le Kli Yaqar demande : pourquoi lors de ce rassemblement spécifiquement Moshé a-t-il choisi cette disposition ? (les plus importants en premier).
Le Kli Yaqar explique, comme on le lit dans les premiers versets de la paracha (versets en entête), que Moshé a voulu conclure une nouvelle alliance avec le peuple. La première alliance s’est conclue par le veau d’or, c’était donc un échec, il faut maintenant conclure une nouvelle alliance.
Le but est de “t’établir aujourd’hui pour Lui comme un peuple” (Devarim 29,12). Comment se forme un peuple ? Le Kli Yaqar explique que dans un peuple chacun est garant de son prochain. Le peuple est solidaire. Si un juif souffre en Russie, son frère juif qui vit en France aura mal avec lui et tentera de l’aider. Lorsqu’un homme a faim et que son prochain subvient à ses besoins, indépendamment de la couleur de son manteau, ou de sa kippa, alors cela prouve que le peuple existe.
Moshé veut que chacun soit solidaire de son prochain, et même plus, chacun est garant de son prochain. Si X agit mal, c’est tout le peuple qui risque de trinquer.
Le Kli Yaqar compare la situation avec celle d’un emprunteur, qui a un garant. Lorsque X emprunte de l’argent, et que Y est garant, Y va tout faire pour ne pas avoir à rembourser la dette de X.
Y sait qu’en dernier ressort, c’est lui qui devra payer. Y garde donc un oeil sur X. Si X dilapide ses biens, Y va intervenir pour tenter de remettre X dans le droit chemin. Y ne peut pas rester indifférent.
Au sein du peuple de garants, c’est la même chose. Lorsqu’un juif se comporte mal, je souffre de le voir se dévoyer, mais en plus, je suis responsable, je risque de payer pour lui,... je dois donc intervenir par amour de mon prochain, et lui montrer qu’il se trompe. Tout mais pas l’indifférence… Tout mais pas le peuple qui meurt… Car l’indifférence, c’est la fin du peuple.
Le Kli Yaqar explique donc que les grands du peuples sont nommés en premier car ils sont encore plus responsables que les gens simples. Plus une personne occupe une place importante dans la société, plus sa capacité d’influencer est grande. Les dirigeants doivent montrer l’exemple et remettre le peuple dans le droit chemin, lorsqu’il s’en écarte. Le Kli Yaqar explique que parfois le dirigeant paiera même pour des fautes que les gens commettent en secret.