VAYETSE 5779

«Achève la semaine de celle ci, et nous te donnerons aussi celle là, en échange du travail que tu feras avec moi encore 7 autres années.»
(BERECHIT 29,27)


Le début de la Paracha Vayetse présente le départ de Yaaqov de Beer Sheva vers ‘Haran. Il fuit Esaw, et suit le conseil de ses parents : aller chez Lavan, le frère de sa mère, (à ‘Haran) afin d’épouser une de ses filles. Rappelons que Yaaqov voulait épouser Ra’hel, mais par la tromperie de Lavan, il se maria d’abord avec l’aînée à savoir Léa. C’est chez Lavan que naîtront les enfants de Yaaqov, les tribus d’Israel (sauf Binyamin).

Le verset en entête fait suite à la tromperie de Lavan. Yaaqov a travaillé pour Lavan 7 ans, pour avoir le droit d'épouser Ra'hel. Le jour du mariage, Lavan donne sa fille Léa à la place de Ra'hel. Au matin, Yaaqov découvre la tromperie. Lavan, lui dit donc, qu'il pourra épouser aussi Ra'hel, après avoir patienté une semaine (verset en entête).

Le Talmud Yerouchalmi Moed Qatan Chap 1, Hala'ha 7, apprend du verset en entête que l'on ne doit pas mélanger les joies. En effet, pour se marier avec Ra'hel, Yaaqov a du attendre la semaine de réjouissance de Léa.

Le Torah Temima nous rapporte que le Talmud Babli Moed Qatan 8b apprend la même chose du verset « Tu te réjouiras dans ta fête » = tu te réjouiras par la fête et pas par la femme que tu aurais épousé pendant la fête. On apprend donc que l'on ne se marie pas pendant les jours de fête.
Dans ce même passage de Moed Qatan, on apprend qu'il est possible de se marier une veille de fête, car l'essentiel de la joie du mariage, c'est le 1er jour. Même si les 7 jours continuent pendant la fête, il est malgré tout permis de se marier veille de fête.

Alors, on peut maintenant se demander, si l'essentiel de la joie du mariage, c'est le 1er jour, pourquoi Yaaqov a-t-il du attendre 7 jours pour Ra'hel ?

Le Torah Temima nous explique que lorsque le mariage se produit veille de fête, la semaine du mariage va se mélanger à la joie de la fête, ce sont 2 types de joies différentes, qui peuvent cohabiter.
En revanche, si Ra'hel s'était mariée le lendemain du mariage de Léa, une jalousie naturelle serait apparue. La joie des 7 jours du mariage de Ra'hel eut été au détriment de la joie de ceux de Léa. Pour 2 mariages, il y a concurrence des joies, et non cohabitation. D'où la nécessité d'attendre une semaine.

Le Torah Temima termine en expliquant que pour le mariage de Ra'hel, la Torah ne nous raconte pas que Lavan a organisé un festin. En fait, pour le premier mariage, celui de Léa, il fallait tromper Yaaqov. D'où la grande fête, d'où les invités,…. Il fallait perturber Yaaqov pour qu'il ne se doute de rien sur le subterfuge. Pour le mariage avec Ra'hel, le plan de Lavan, étant déjà accompli, il n'organise pas de festin.

CHABBAT CHALOM

Stéphane Haim COHEN