Bemidbar 5779

 

" Nadav et Avihou moururent devant D., en apportant un feu étranger, devant D., dans le désert du Sinaï, et des enfants, ils n'en avaient pas, …."

(Bamidbar 3,4).


Nous commençons cette semaine le 4è livre de la Torah, Bemidbar (=littéralement « dans le désert »). Cette paracha précède Chavouot, la fête du don de la Torah. On fêtera chavouot dans une semaine. A noter que cette semaine, en 'houtz laaretz, on lit Be'houqotay (plus bas un commentaire).

Le Midrach Raba nous explique que la Torah a été donnée dans 3 éléments : le feu, l’eau et le désert. En effet, comme le dit le début de la paracha, D. a parlé du désert du Sinaï.

Afin de profiter du don de la Torah, il faut se considérer comme un désert. En effet, pour pouvoir atteindre la vérité, il convient de se vider de tous les parasites, qui nous égarent. Il faut oublier son Moi pour s'approcher de la vérité. Et c'est par des efforts, que l'on pourra réussir.

A propos du verset en entête, la guemara Yebamot 64 fait le lien entre la mort de Nadav et Avihou, les fils de Aaron, et le fait qu'ils n'avaient pas d'enfants.
Rabbi Eleazar dit que tout celui qui ne se préoccupe pas d'avoir des enfants est passible de mort : si Nadav et Avihou avaient eu des enfants, ils ne seraient pas morts.

Le Sforno s'intéresse au sens littéral (pchat) : si Nadav et Avihou avaient eu des descendants, ceux-ci leur auraient succédé, au lieu de Eleazar et Itamar (les frères).

Le 'Hatam Sofer explique que si  Nadav et Avihou avaient eu des enfants, alors ils se seraient mieux comportés, et ne seraient pas morts. En effet, si l'on demande à une enfant de bien se comporter, alors il faut montrer l'exemple.

Le 'Hatam Sofer propose aussi une autre explication. Ils s'étaient approchés de D., ils avaient accompli leur mission sur terre. Mais, s'ils avaient des enfants, ils auraient encore eu un rôle à tenir : éduquer les enfants.

Le Ketav Sofer explique que  Nadav et Avihou ne voulaient pas d'enfants pour ne pas être dérangés dans leur façon de servir D. Ils voulaient se consacrer intégralement au service divin. C'est cela le feu étranger. Servir D., ce n'est pas se séparer du monde. Servir D., cela se passe dans ce monde ci : avec des enfants et des contraintes matérielles.

Car avoir des enfants, ce n'est pas comme avoir des bonbons, ou avoir une table et des chaises. Avoir des enfants est un projet. Avoir des enfants, est un chemin. Avoir des enfants, est un chemin qui aura des conséquences sur moi. En éduquant mes enfants, je me transformerai. Et si je me débrouille bien, avoir des enfants et les éduquer me permettra de me rapprocher de D.

Chabbat Chalom

Stéphane Haim COHEN