Vaera 5785
«Le coeur de Pharaon s’endurcit et il ne les a pas écoutés, comme D. avait dit.» CHEMOT (7,13).
La paracha de la semaine expose le début du processus de la libération des Bné Israel d’Egypte.
Ainsi, dans Vaera nous trouvons les sept premières plaies (sur 10) qui ont frappé les Egyptiens, avant la fin de l’esclavage des Bné Israel.
Tout au long de la paracha, nous remarquons que la Torah insiste sur le coeur de Pharaon qui s’endurcit. Pour les 5 premières plaies, c’est Pharaon qui endurcit son coeur. Puis ce sera D. qui endurcira son coeur. Cela pose bien évidemment des questions sur le libre arbitre auxquelles de nombreux commentateurs ont répondu.
Je vais tenter de m'intéresser à cet organe, le coeur. La Torah nous dit que le coeur de Pharaon est devenu dur, et c’est pour cela qu’après chaque plaie, il refuse de libérer les Bné Israel. Cela veut donc dire que si Pharaon avait eu le coeur tendre il aurait laissé partir les Bné Israel. Mais peut-on imaginer que par pitié (le coeur tendre) Pharaon aurait libéré les Bné Israel ?
On voit bien que le coeur ne peut pas être considéré ici comme un symbole de sentiments. Si Pharaon refuse de libérer les Bné Israel, c’est une décision bien réfléchie. Et dans la paracha Bo, quand il renverra les Bné Israel, ce ne sera pas de la pitié, mais juste un arbitrage.
Le coeur de Pharaon, c’est donc l’intelligence. Lorsque nos maîtres nous parlent de coeur, cela signifie le lieu de résidence de l'intelligence.
En 5782, dans le commentaire sur la paracha Vayakhel,
https://limud.net/content/vayakhel-5782-chabbat-chekalim
j’avais expliqué que le coeur est considéré comme le centre de l’intelligence.
Lorsque le coeur de Pharaon s’endurcit, cela signifie que son cerveau devient rigide. Il a une idée en tête, il ne peut pas s’en défaire. Il ne veut pas perdre ses esclaves.
L’intelligence, c’est la capacité d’adaptation. Pharaon s’entête. Son coeur qui s’endurcit signifie qu’il ne veut pas changer d’avis. Il est persuadé d’avoir raison, il ne peutvdonc pas changer d’avis.
La Torah nous dit :
«Le coeur de Pharaon s’endurcit et il ne les a pas écoutés, comme D. avait dit.» CHEMOT (7,13).
Ensuite, on a :
“D. dit à Moshé : le coeur de Pharaon est lourd [kaved], il refuse de renvoyer le peuple” (Chemot 7,14).
Pharaon raisonne donc lourdement. Il a une inertie. Il ne veut pas changer. Kaved, c’est “lourd” mais c’est aussi “le foie”.
Le foie est probablement l’organe le plus lourd du corps humain.