CHOFETIM 5779

"Selon l'enseignement qu'ils t'enseigneront et selon le jugement qu'ils te diront tu feras ; tu ne te détourneras de ce qu'ils t'indiqueront ni à droite, ni à gauche. "
(DEVARIM 17,11)

Cette semaine, nous lisons la Paracha Chofetim, comme dans la plupart des parachyot du dernier livre de la Torah, Moshé donne ses recommandations aux Bné Israel, avant que le peuple entre en Israel.

La guemara Bera'hot 19a utilise le verset en entête pour nous expliquer que tous les commandements qui ont été énoncés par les Maîtres (et que l'on ne trouve pas dans le Torah écrite) se fondent sur l'injonction de la Torah : « tu ne détourneras de ce qu'ils t'indiqueront... ».

Le Torah Temima nous explique que nombreux sont les grands (le Rambam, le Ramban, …) qui se sont attardés sur le verset en entête, pour clarifier les liens entre les commandements des 'ha'hamim et ceux de la Torah.

En effet, si l'on dit que celui qui ne respecte pas les paroles des 'ha'hamim enfreint l'interdit de « Lo Tassour » (tu ne te détourneras pas) alors, cela signifie qu'il enfreint aussi un commandement de la Torah.

Dans la guemara chabbat 23a, on compare aussi le verset en entête (lo tassour) à celui de la paracha Aazinou « interroge ton père et il te racontera, tes anciens et ils te diront ». Ce dernier verset est clairement une « asma'hta » un appui pour les commandements des 'ha'hamim. Mais, ce n'est nullement une attestation pour donner le statut « commandement de la Torah » aux commandements des 'ha'hamim.
Si les 2 sources sont comparées, cela signifie que « Lo Tassour », c'est aussi une asma'hta : un interdit des sages ne se transforme pas en interdit de la Torah.

Pourtant, la lecture du Rambam, il semble que « Lo Tassour » est un interdit qui caractérise les paroles des sages. C'est pourquoi, le Torah Temima, nous précise la pensée du Rambam : l'interdit de la Torah ne concerne que les injonctions du Tribunal de Jerusalem, qui siégeait au Temple (qui sera bientôt reconstruit amen).

Néanmoins, même si les commandements des 'ha'hamim n'ont pas le statut d'interdits de la Torah, nous avons l'obligation de les respecter.
C'est en les écoutant, que l'on ancrera le respect de la Torah dans le peuple. Celui  qui n'écoute pas les commandements des 'ha'hamim se place au dessus des 'ha'hamim, et donc au dessus de la Torah. La nature humaine est « si bien faite » que l'on se trouvera toujours de bons prétextes pour ne pas respecter tel ou tel commandement.
Mais la réalité est autre. Il faut creuser, et tenter d'analyser le pourquoi de la fuite des obligations. A mon avis, il y a deux éléments qui se combinent et qui poussent à fauter : la paresse, et l'orgueil.


CHABBAT CHALOM

Stéphane Haim COHEN