Le’h Le’ha 5782

 « Avram était âgé de quatre-vingt-dix-neuf ans, D. lui apparut et lui dit: "Je suis le Dieu tout-puissant; vas devant Moi et sois parfait »
(Berechit 17,1)

Cette semaine, nous faisons connaissance avec Avram, qui deviendra Avraham. C’est lui qui a découvert D.


D. va l’éprouver, il quittera son pays, sa maison, sa ville, sa triste ville où il est né. Avraham ne le sait pas encore, mais en comparaison avec la Terre d’Israel où il se rend, tout le reste du monde n’est fait que de tristes villes.

Cette semaine, j'ai assisté à une ‘Houpa. Le Rav qui a célébré le mariage a expliqué un verset de notre paracha : “...Lève tes yeux et regarde de l’endroit où tu te trouves, le nord et le sud, et l’est et l’ouest” Bererchit (13,14).
Pourquoi D. demande-t-il à Avraham de regarder toutes les directions de l’endroit où il se trouve ? Pourquoi faire un miracle ? Il aurait suffi qu’Avraham se tourne successivement vers les 4 points cardinaux pour voir la Terre d’Israel. Pourquoi D. préfère-t-il qu’Avraham contemple la terre d’Israel d’un seul regard ?
Tout simplement parce qu’Avraham doit voir Israel en entier, en une seule fois. Tout ce qui est complet, entier, tout ce qui fait un, c’est toujours beaucoup plus beau, plus grand.

Plus tard dans, après la guerre pour délivrer Loth, Avraham sera béni par Malkitsedeq, Mele’h Chalem, le Roi de Chalem. Onkelos traduit “Malkitsedeq, le Roi de Jerusalem” (Berechit 14,18).
Chalem = entier, parfait. Jerusalem, c’est la ville de celui qui est entier, qui tente d’être parfait. C’est la ville de la paix (Chalom, la paix, et Chalem, parfait/entier). C’est la ville, où le peuple juif peut tenter de se rapprocher du UN.

Vers la fin de la paracha D. demande à Avraham d’être parfait (Tamim), verset en entête. Onqelos traduit “Chelim”. C’est la même idée, il faut être entier, parfait. Cet ordre divin d’être parfait, c’est l’obligation de la circoncision que D. donne à Avraham. Etre entier, c’est savoir sacrifier une petite partie de son corps. Etre entier, c’est faire la circoncision car elle permet de lier l’homme à D. jusque dans sa chair. Comme me l’a rappelé hier un proche, le circoncision est un commandement appliqué, même par les plus éloignés de notre peuple. Cette circoncision est le signe du peuple qui veut faire un avec son D.
Et c’est un lien inné. On pourrait croire que celui qui choisit d’être circoncis à l’âge adulte est plus grand que celui qui est circoncis bébé… et bien non. La circoncision “imposée au bébé”, est le symbole des Lois que l’on ne choisit pas. Se soumettre à D., c’est accepter que ce n’est pas moi qui fixe les lois. Montrer que D. est le Roi, c’est perpétuer de générations en générations ce commandement.

Stéphane Haim COHEN