NASSO 5779 et Chavouot

" D. parla à Moshé en disant : Parle à Aaron et à ses fils en disant, ainsi vous bénirez les enfants d’Israel…"
(Bamidbar 6, 22-23).

 

Cette semaine, nous lirons Nasso en Israel, et Bamidbar, dans le reste du monde. A l'issue  de chabbat, nous commencerons la fête de Chavouot.
La paracha Nasso présente de nombreux sujets :

  • Le compte des Léviim
  • Le traitement des personnes impures (Zav ou tsaraat)
  • Ce que l’on doit faire si quelqu’un a commis un détournement en profitant d’un objet consacré au service divin
  • La femme sota qui est soupçonnée car elle s’est isolée avec un autre homme que son mari
  • Le nazir, celui qui fait un certain vœu pour se rapprocher de son Créateur
  • La bénédiction de Cohanim
  • L’inauguration du Michkan (Temple du désert), et les princes des tribus qui apportent pendant 12 jours 12 offrandes identiques.

Le verset en entête est l’introduction à la bénédiction des Cohanim, dite chaque jour pour certains (en Israel, dans certaines communautés ailleurs), ou seulement pour le chabbat, voire seulement pour les fêtes dans d’autres communautés (qui se trouvent hors d’Israel).

Cette bénédiction est aussi l’un des moments intenses de Yom Kippour, en particulier, la dernière birkat kohanim, celle que l’on dit à la Néila, la cloture de Yom Kippour…

Abrabanel explique que les 3 parties de la birkat sont destinées à toutes les composantes du peuple d'Israel.

Le « yevare'ha » que D. te bénisse, est une bénédiction sur le matériel. Elle est destinée au peuple qui travaille, celui qui produit.

« Que D. éclaire sa face vers toi » est destiné au peuple qui étudie. L'étude permet de se rapprocher de D.
L'homme a été créé à l'image de D., signifie que l'homme est un être pensant. En utilisant sa capacité de penser, l'homme pourra tenter de s'approcher de D.

Enfin, dans le peuple il y a les combattants, et pour eux il y a la bénédiction de « la paix ».

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Chavouot
A partir d'ici ce commentaire a déjà été envoyé l'an passé.

Le passage des 10 commandements, lu à Chavouot, est introduit par le verset « D. est descendu sur le Mont Sinaï » (Chemot 19,20).
Mais auparavant on a aussi « Et Moshé est monté vers D. »

En clair, on parle du Don de la Torah, mais ce n'est pas un mouvement en sens unique. Il faut d'abord que Moshé « monte vers D. » pour ensuite recevoir la Torah. Pour recevoir la Torah, il faut une préparation.
D'ailleurs, la fête de Chavouot fait référence à la période qui précède le don de la Torah. Chavouot signifie « les semaines », la préparation pour arriver au don de la Torah.

Le Maharal insiste pour nous faire comprendre que D. ne donne la Torah qu'à celui qui s'y prépare auparavant. Il cite le livre Daniel (chap 5) « Il donne la sagesse au sage ».

Le Maharal de PRAGUE (capitale sympathique de la Tchéquie de nos jours) précise que la préparation au don la Torah, c'est aussi l'AMOUR de la Torah. Il faut L'aimer, La désirer, pour pouvoir La recevoir.

Le Maharal illustre ses propos par une guemara bizarre, a priori sans rapport avec le sujet.

Dans Soucca 29, on trouve :
Les éclipses solaires surviennent pour 4 raisons, en voici 2 :
- parce que le Av Beth Din (chef du tribunal rabbinique) est décédé, et qu'il n'a pas eu d'oraison funèbre digne de lui
- parce qu'une jeune fille fiancée a été violée en ville et que personne ne l'a sauvée (bien que ce fut possible)
- …

La guemara continue en trouvant les causes des éclipses des autres astres.

Mais le Maharal s'étonne. Nous savons très bien que les éclipses solaires, lunaires, … sont prévisibles grâce à des calculs astronomiques. Alors comment comprendre cette guemara qui nous dit que les éclipses sont les conséquences de nos fautes ?

Le Maharal nous explique que le Soleil représente la Lumière, et la Torah c'est aussi la lumière, comme il est dit «  la bougie est une mitswa, et la Torah lumière » Michlé 6,23

La guemara veut donc nous faire comprendre que la Torah est éclipsée par plusieurs fautes, dont le manque de respect post mortem au Av Beth Din.

En effet, l'oraison funèbre pour un grand sage symbolise l'amour de la Torah et l'amour des Talmidé 'Hahamim. Alors forcément, si la génération n'aime pas la Torah comme il se doit, la Torah disparaît. Si on ne fait pas l'effort nécessaire, la Torah ne résidera pas chez nous. La Torah ne nous sera pas imposée. Pour l'intégrer en soi, il faut le vouloir, et il faut L'aimer !

Chabbat Chalom & 'Hag Samea'h

Stéphane Haim COHEN