Noa’h 5782

 « D. bénit Noa’h et ses fils, Il leur dit fructifiez et multipliez vous, et remplissez la terre »
(Berechit 9,1)

Dans la paracha de la semaine, on vit deux épisodes où l’humanité s’est opposée à son Créateur.
A l’époque de Noa’h, l’humanité a fauté et a été complètement détruite par le déluge. A la fin de la paracha, c’est la génération qui a voulu se séparer de son Créateur en érigeant la Tour de Babel.

Le verset est en entête est un commandement de D. à l’humanité après le déluge. Il faut reconstruire le monde. D. a promis que le déluge ne frapperait plus le monde. Même si les hommes replongent dans leurs travers, que la Terre soit à nouveau corrompue, alors, l’arc-en-ciel sera le signe de l’alliance.
D. n’enverra plus le déluge. L’arc-en-ciel dont le symbole a malheureusement été récupéré témoigne de cette promesse divine.

Le Mechekh 'Hokhma sur le verset en entête nous explique que l’obligation de procréer revient aux hommes. Bien évidemment, il faut un homme et une femme pour pérpétuer la vie. Mais l’obligation, la mitswa de la Torah n’incombe qu’aux hommes.

Alors, en ces temps où l’on peut être jetés en pâture pour 3 mots mal compris, je tiens à préciser : Les hommes et les femmes sont égaux. Ils ont le même droit au respect. Ils ne sont simplement pas identiques.

Le Mechekh 'Hokhma explique que la Torah prend en compte la nature humaine lorsqu’elle donne des commandements. “Ses voies sont des voies agréables et de paix”. C’est la raison pour laquelle dans la guemara ‘Houline 109b, on trouve qu’il existe des équivalents permis à la plupart des interdits. Ainsi, les mélanges de lait et de viande sont interdits, mais on peut manger le pis de la vache.
De même, la Torah n’a interdit de manger qu’un jour dans l’année (Yom Kippour) et encore, la veille il est important de bien manger.
De même, les relations sexuelles ne sont pas interdites (mais encadrées). Seul Moshé s’est séparé de sa femme.
A la guerre, la Torah a pris en compte le mauvais penchant en réglementant les relations avec les captives.

La femme qui accouche se met en danger. La femme qui porte un enfant et qui le met au monde souffre (Que D. protège toutes les mères !) La Torah ne peut donc pas la contraindre à procréer. Le Mechekh 'Hokhma explique ainsi que certains moyens de contraception sont autorisés dans certaines conditions (voir Yehoudit la femme de Rabbi ‘Hanina, Yebamot 66b).

Avant la faute de ‘Hava et Adam, la Torah avait donné l’obligation de procréer aux hommes et aux femmes. Mais après la faute, la femme sera punie par les douleurs de l’enfantement, entre autres, l’obligation de procréer ne concerne donc plus que les hommes. La Torah ne peut pas forcer quelqu’un à souffrir.

Lorsque D. s’adressera à Yaaqov, Il lui dira “Fructifie et Multiplie toi” (Berechit 35,11). La Torah ne parle plus qu’à l’homme. De même dans le verset en entête, D. à bénit Noa’h et ses fils, puis donne l’ordre de se multiplier.

Le Mechekh 'Hokhma explique aussi qu’il est possible que la femme n’ait pas eu l’ordre de se multiplier tout simplement parce qu’elle n’en a pas besoin. L’instinct maternel est ancré dans sa nature. Ra’hel dira que si elle n’enfante pas elle sera “morte” (Berechit 30,1). Le Mechekh 'Hokhma explique que par sa nature la femme veut se marier et avoir des enfants… donc pas besoin de lui donner un tel commandement.

Chabbat Chalom,
Stéphane Haim COHEN