Pekoudé 5782

«Voici les comptes du Tabernacle (Michkan), le Tabernacle du témoignage, qui ont été comptés sur l’ordre de Moshé, service des Léviim, par Itamar le fils de Aaron le Cohen» CHEMOT (38,21).
 

Nous lirons cette semaine la paracha Pekoudé. Moshé présente la comptabilité mise en place pour expliquer le financement de la construction du Michkan (le Temple démontable du désert).
Mais pourquoi faire les comptes ?
Il y a ici, une claire volonté d’ôter toute suspicion sur l’utilisation des fonds.
Montrer les comptes prouve qu’il n’y a pas eu détournement de fonds.
 

Le Torah Temima s’intéresse à un commentaire du Ba’h sur le Choul’hane Arou’h Yoré Déa 257.
Le Ba’h écrit : bien que l’on ne soit pas pointilleux avec les préposés à récolter la tsedaqa qui sont honnêtes, il est préférable, malgré tout, que ces derniers donnent des comptes. Ainsi Moshé a présenté les comptes de la construction du Michkan (verset en entête).

Le Torah Temima explique que le Ba’h s’est probablement inspiré du Midrach Raba et Tan’houma sur le verset en entête. On y apprend que Moshé était bien évidemment digne de confiance. Et pourtant, pour les comptes il a appelé d’autres personnes, pour faire les comptes par leur intermédiaire.

La Torah ne dit pas “les comptes faits par Moshé”, mais “comptés sur l’ordre de Moshé”. Moshé ordonnait, et Itamar comptait. Le but est clair : faire disparaître toute suspicion.

Le Torah Temima continue : cela ne suffit pas d’être propre aux yeux de D.
Il faut aussi l’être aux yeux des hommes.

Mais alors pourquoi est-il parfois difficile pour des associations caritatives d’être transparentes ?

Je pense que certains pourraient avoir du mal à accepter qu’un Rav, ou un étudiant érudit gagne plus qu’eux.

Et pourtant qui mérite de mieux gagner sa vie : un programmeur en informatique, ou un Rav qui contribue à faire grandir ses élèves de tout âge ?

Celui qui donne a peut être toujours un petit pincement au coeur ou au porte-monnaie. Est-ce juste pour moi qui travaille de financer une cause, une institution, ou un Rav qui ne travaille pas ?
Le donneur peut oublier facilement que c’est en donnant de bon coeur, sans arrières pensées, que l’on devient heureux.


Chabbat Chalom
Stéphane Haim COHEN