«Seulement sois fort, pour ne pas manger le sang, …. »
(DEVARIM 12,23)
Cette semaine, nous lisons la Paracha Réé, comme dans la plupart des parachyot du dernier livre de la Torah, Moshé donne ses recommandations aux Bné Israel, avant que le peuple entre en Israel.
La paracha rappelle l’interdit de manger le sang de l’animal. C’est la raison pour laquelle, entre autres, il conviendra de cachériser la viande : tremper, saler…
Rashi sur le verset en entête nous rappelle les paroles de Rabbi Yehouda :
Si la Torah nous demande d’être fort pour ne pas consommer le sang de l’animal, c’est que forcément, il était courant de manger le sang des animaux.
Rashi rapporte aussi les paroles de Ben Azay :
Si déjà pour un commandement facile à observer la Torah a besoin de te demander d’être fort, à plus forte raison pour les autres commandements il convient aussi d’être fort et de redoubler d’effort pour tout observer !
Plus bas la Torah nous dit :
« Tu n'en mangeras pas [du sang] afin que ce soit bien pour toi et tes enfants après toi, quand tu feras ce qui est droit aux yeux de l'Eternel » (DEVARIM 12,25)
Rashi explique, si déjà pour un commandement facile à observer, car l’homme déteste naturellement le sang, la récompense est grande, à plus forte raison que sur des interdits plus difficiles à observer comme le vol ou les relations interdites la récompense sera grande !
Rashi nous a donc présenté 2 façons de voir l’interdit de consommer du sang :
- C’était quelque chose de répandu, dont il était difficile de se séparer,
- ou bien c’était quelque chose de naturellement dégoûtant, et donc cela ne demande pas d’efforts de ne pas en consommer.
Comment est-il possible que nos Maîtres aient des positions si antagonistes sur le même sujet ? Qui a raison ? Qui se trompe ?
En fait, en étudiant le talmud et ses commentateurs, nous allons prendre conscience que tout n’est pas noir et blanc. Même si naturellement je pense comme A, je dois faire l’effort de comprendre la thèse de B.
L’étude du Talmud à haute dose me permettra de développer mon esprit critique et m’aidera à accepter que l’autre ne peut pas penser comme moi.
Chabbat Chalom
Stephane Haim Cohen
www.limud.net