Vaet’hanan 5784

«Ecoute Israel, L’Eternel notre D., l’Eternel est un.
Tu aimeras l'Eternel ton D. de tout coeur, de toute ton âme, et de tous tes moyens» (DEVARIM 6,4-5)

Ce commentaire est pour l’essentiel repris d’un commentaire que j’ai envoyé en 5780

Cette semaine, nous lirons la Paracha Vaet'hanan, suivie de la Haftara Na'hamou. En référence à la haftara, le Chabbat de cette semaine est d'ailleurs souvent appelé "Chabbat Na'hamou" (consolation), car il suit le 9 AV (destruction des deux temples).

Cette paracha commence avec la prière de Moshé, ou plus exactement ses supplications, ses implorations, pour avoir le droit d’entrer en Terre d’Israel.

Dans cette paracha, la Torah présente un rappel des 10 paroles : la Révélation sur le mont Sinaï.

Lors des 10 paroles D. s’adresse à l’individu : “Je suis l’Eternel TON D.”, “TU n’auras pas d’autres dieux ….”, “Respecte TON père et ta mère”, …. “TU ne tueras point”....

On comprend ici que chacun doit considérer que la Torah a été donnée pour lui. On ne peut pas dire “je ne suis pas concerné”.

Et même si l’on vit dans un environnement qui s’éloigne de la parole de D., il faut accepter d’être unique, et de continuer dans la voie de la Torah.

A la fin de la paracha (6è montée), on trouve le premier paragraphe du Chema. Le passage symbole du judaïsme que l'on récite soir et matin.
C’est la profession de foi du judaïsme. La phrase que l’on  fait répéter aux enfants, dès le plus jeune âge, avant de s’endormir. Nous proclamons, l’unité de D., nous acceptons le joug divin.

Après une petite recherche sur Wikipedia, on remarque une différence fondamentale entre le chema et les professions de foi du Christianisme et de l’Islam.

Pour les Chrétiens, c’est le Credo “Je crois en un seul D.” Pour l’Islam c’est la Chahada “j’atteste qu’il n’y a pas de divinité en dehors de D., ….”

Le Chema ne commence pas par “JE”. Le Chema commence par “Ecoute Israel”. Celui qui proclame le Chema parle à l’Autre. Il dit “Ecoute Israel, l’Eternel NOTRE D. …”
Celui qui prononce le Chema parle à l’Autre, et s’inclut dans le peuple, il dit NOTRE D.


La Torah veut me faire comprendre que c’est par le rapport à l’Autre que je pourrai vraiment proclamer l’unité de D.
La guemara Yoma 86a parle de la sanctification du nom de D. (kidouch Hachem) et du contraire, la profanation du nom de D. (‘Hiloul Hachem).
Abayé rapporte les paroles d’une brayta à propos du second verset du chema “Tu aimeras l’Eternel ton D. …” :
Que le nom de D. soit aimé par les autres grâce à toi. Comment est-ce possible ? Il faut étudier la Torah, la Michna, la guemara (Rashi). Il faut commercer en respectant l’Autre (sans essayer de le rouler). Ensuite que diront les gens ? Heureux celui qui a étudié la Torah, heureux son Maître qui lui a enseigné la Torah !

Son comportement avec l’Autre (en particulier dans le business) fera l’honneur de la Torah et du Nom de D.

Encore une fois la Torah insiste, c’est par mon rapport à l’Autre que je glorifie le nom de D. sur terre.

Chabbat Chalom

Stéphane Haim COHEN
www.limud.net