Vaye’hi 5785

“Les jours de Israel [Yaaqov] approchaient de la mort, il appela son fils Yossef, il lui dit … Ne m’enterre pas s’il te plaît en Egypte.“
 (BERECHIT 47,21 )


La paracha de la semaine conclut le livre de Béréchit. Le peuple des enfants d’Israel (Yaaqov) est à présent une entité à part entière, bien que résidant en Egypte.
Yaaqov, le troisième patriarche bénit, dans notre paracha, ses enfants, les 12 tribus, avant de rejoindre le monde de la Vérité.

Au début de la paracha Yaaqov demande à son fils Yossef de lui promettre de ne pas l’enterrer en Egypte. Il veut être enterré dans la caverne de Ma’hpela à Hevron.

Mais pourquoi est-ce si important ?

Alors on peut penser que Yaaqov ne voulait pas être transformé en idole post-mortem. Mais il y a peut-être autre chose.

Un proche m’a conseillé de regarder le Meche’h ‘Ho’hma, Paracha Be’houqotay, sur le verset Vayiqra (26,44). La Torah nous promet que malgré les exils que nous connaîtrons dans des pays d’ennemis, D. ne nous fera pas disparaître.

C’est la promesse que jamais le peuple juif ne s’assimilera au monde environnant. Alors, peut-être qu’une partie du peuple restera sur le bord de la route, mais le peuple juif vivra jusqu’à la fin des temps, malgré tous les aléas de l’histoire.

Le Meche’h ‘Ho’hma nous dit que c’est grâce aux grands qui nous ont précédés, et qui ont su construire des digues, que la nation juive a survécu.

Et le premier d’entre eux, c’est le patriarche Yaaqov. Il s’est installé en Egypte avec le peuple naissant. C’est le premier exil sur une terre étrangère. Il a demandé à ses enfants qu’ils conservent leurs habitudes vestimentaires. Il a demandé qu’ils conservent des noms juifs ! C’est ainsi que les enfants d’Israel sont restés un peuple à part entière.

Le Meche’h ‘Ho’hma ajoute que si Yaaqov avait été enterré en Egypte, le peuple aurait abandonné l’idée de retourner au pays Canaan, la terre promise à Israel.

Etre enterré en Egypte, signifie être une partie du patrimoine Egyptien. Le peuple serait devenu une composante du peuple Egyptien.

C’est pourquoi Yaaqov a demandé de toutes ses forces d’être enterré avec ses pères, en terre sainte. Ainsi, il a contribué à enraciner dans le coeur de chacun le lien naturel avec la terre d’Israel.

Yaaqov n’est pas descendu en Egypte pour s’y enraciner (Leichtaqea) mais pour y habiter (LaGouR). Il se considérera toujours comme un GueR, un étranger en terre d’Egypte. En ce sens, c’est un exemple pour tous ses descendants qui vivront en exil.

Je vous conseille vivement d’étudier ce Meche’h ‘Ho’hma, que le Rav avait aussi recommandé. On y trouve le célèbre “Berlin comme Jerusalem”.
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Chabbat Chalom

Stéphane Haim COHEN

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