«Je suis plus petit que tous les bienfaits et que toute la vérité que Tu as faits avec Ton serviteur…»
(BERECHIT 32,11)
Au début de la Paracha Vayichla’h, Yaaqov se prépare à retrouver son frère Esaw. Rappelons la façon dont ils s’étaient séparés dans la paracha Toledot : Esaw voulait tuer son frère Yaaqov suite à l’épisode de la bénédiction d’Isaac.
Cette paracha présente donc la rencontre entre Yaaqov et Esaw. Puis ce sera l'épisode de Dina avec Che'hem, le fils de 'Hamor. A la 6è montée, on trouve la naissance. Yaaqov le nomme car Ra'hel décède en accouchant.
Le Gaon de Vilna est connu non seulement pour sa Torah mais aussi pour son immense modestie. Un jour, un des élèves lui demanda :
Est-ce que notre maître n’exagère pas au sujet de la modestie ? Dans la guemara Sota 5a, on trouve : un talmid ‘ha’ham doit avoir en lui 1/8è dans le 8è d’orgueil. Rashi explique un petit peu d’orgueil [est nécessaire pour le talmid ‘ha’ham].
Le Gaon répondit à son élève :
Regarde bien les paroles de la guemara, il est écrit 1/8è dans le 8è en alternant le féminin et le masculin pour le 8è
אחד משמונה שבשמינית
Cela fait référence au 8è verset de la 8è paracha du livre Bérechit.
C’est le verset en entête : Je suis plus petit que tous les bienfaits…
Yaaqov considère que tous les bienfaits dont D. l’a comblé, il ne les mérite pas. Yaaqov pense que c’est trop pour lui. Il est modeste.
Le Gaon de Vilna explique donc : ⅛ du 8è nous dirige vers ce verset “je suis plus petit…” Le message est clair, un talmid ‘ha’ham doit se faire petit.
Yaaqov donne une leçon de vie, non seulement au talmid ‘ha’ham, mais aussi à tout un chacun. Celui qui veut être heureux, doit considérer la vie comme un bonus. On ne me doit rien… je n’exige rien de la société, des autres, ou de mes proches….
C’est cohérent avec le comportement de Yaaqov face à Esaw.
Esaw dit “j’ai beaucoup”. Il possède beaucoup… mais il veut plus. Il n’est donc pas satisfait.
Yaaqov dit “j’ai tout”. C’est cela le bonheur. Ne pas penser avec les yeux, mais avec la raison. C’est la sensation du manque qui crée le stress. C’est tout le contraire de plénitude, le bonheur.
Chabbat Chalom
Stéphane Haim COHEN
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