Vayiqra 5782 - Chabbat Za’hor

 
" …Un homme qui apportera, de parmi vous, une offrande pour D. de parmi le bétail, du gros bétail, ou du menu bétail  … ."
(VAYIKRA 1, 2)

Cette semaine, le Chabbat se nomme « Za’hor ». C’est le Chabbat qui précède Pourim, et on lira, en plus de la Paracha Vayiqra, un morceau de la Paracha Ki Tetse, qui nous demande de nous souvenir (= « Za’hor ») de ce que nous a fait Amaleq.
Nous nous efforcerons donc d’écouter ce passage mot à mot, chabbat matin, et de nous concentrer pour réaliser la mitswa de se souvenir de ce que nous a fait Amaleq.

Nous commençons cette semaine, le troisième livre de la Torah, le livre de Vayiqra, appelé "Le Lévitique", car il a pour thème principal le service de D. (au Temple ou dans le Michkan ) qui était effectué par la tribu des Lévi. Cette tribu inclut les Léviim mais aussi les Cohanim.

De par son contenu, le troisième Livre de la Torah est difficile d’accès.

Une fois n’est pas coutume, c’est après avoir lu le Netivot Chalom sur le verset en entête, que j’ai décidé de partager quelques réflexions.

Le verset commence par ADAM, “un homme”. Ce mot semble superflu. La Torah aurait simplement pu écrire “Celui qui apportera une offrande”. Pourquoi insister sur ADAM ?

Pourquoi aussi, après ADAM, il est écrit MIKEM = “de parmi vous”? Cela semble superflu.

Enfin, le verset parle des offrandes “en bétail”  = BéHéMa, puis du gros bétail, ou du menu bétail. Le mot Béhéma semble aussi superflu.

Le Netivot Chalom explique que l’essence de l’homme est constituée de deux parties. L’intellect, la raison, et une autre partie animale, qui le pousse à suivre ses envies.

Dans un langage plus actuel, on pourrait dire que l’homme est constitué d’une partie consciente et d’une partie inconsciente. Lorsqu’il agit sans réfléchir, on pourrait dire qu’il est guidé par son inconscient, ou sa partie animale selon les mots du Netivot Chalom.

La Torah demande ici à l’homme, ADAM, d’apporter une partie de lui (MIKEM), lorsqu’il a fauté avec son intellect. Lorsque l’homme s’est éloigné de D. de façon intentionnelle, en réfléchissant, alors pour réparer, c’est lui qu’il doit offrir. C’est une partie de soi qu’il faut sacrifier.

Pour les fautes non intentionnelles, commises sans réfléchir, c’est une Béhéma qu’il faut apporter. C’est la partie animale de l’homme qui a commandé, alors pour réparer, on apporte une offrande. Pour corriger ce qui est inconscient, c’est le rite qui est nécessaire. Faire, et refaire, agir physiquement, pour tenter de se forger une seconde nature. L’objectif est de transformer la partie animale, pour que naturellement, sans réfléchir, nous agissions pour nous rapprocher de D.

Nous comprenons maintenant que nous devons doublement agir pour se rapprocher de D. :

  • Par le cerveau, par la raison, nous devons tenter de nous approcher de la vérité.
  • Par les rites et la pratique, nous devons éduquer notre partie animale, qui nous fait agir sans réfléchir.

Chabbat Chalom
Stéphane Haim COHEN