Balaq 5784

"Discours de celui qui entend les paroles de D. et qui connaît la pensée de l’Etre Suprême …"
(BAMIDBAR  24,16)

BALAQ, c’est la paracha de la semaine. C'est aussi le nom du roi de Moav qui a décidé de s'en prendre aux Bné Israel, dans le désert. Cependant, il avait remarqué que la manière forte ne fonctionne pas, puisque les Bné Israel gagnaient leurs guerres de manière surnaturelle.
Balaq décide donc de demander de l'aide à Bilaam, le prophète des nations, et qui va être chargé de maudire les Bné Israel.

Mais Bilaam échouera dans sa mission : il ne parviendra pas à maudire les Bné Israel, au contraire, il les bénira.

La Michna 19 du 5è chapitre des Maximes des Pères compare les disciples de Avraham, notre patriarche, et ceux de Bilaam, le méchant.
Les disciples de Avraham ont un bon oeil = ils se contentent de ce qu’ils ont. Ils sont modestes, et ne recherchent pas les plaisirs matériels.
 

Les disciples de Bilaam, ont un mauvais oeil (Bilaam était borgne !), ils envient les autres, ils jalousent le bien et les biens des autres. En effet Bilaam a dit “Même si Balaq me donnait sa maison pleine d’or et d’argent” (Bamidbar 22,18).

Les disciples de Bilaam, sont orgueilleux. En effet, Bilaam introduit une de ses tirades par "Discours de celui qui entend les paroles de D. qui connaît la pensée de l’Etre Suprême …" (BAMIDBAR  24,16)
Il se vante d’entendre les paroles de D. et de comprendre / connaître la pensée de D.
Tout un chacun a déjà du mal à se connaître soi-même. De plus, on ne peut jamais savoir ce que pense vraiment son prochain … alors aller jusqu’à dire que l’on comprend la pensée de D. !!!
C’est le paroxysme de l’orgueil, Bilaam se prend pour l’égal de D. puisqu’il dit connaître la pensée de D. !

Enfin les  disciples de Bilaam recherchent les plaisirs matériels. Ainsi à la fin de la paracha Bilaam propose de le plan machiavélique de débaucher les Bné Israel en envoyant les filles de Moav. Pour juste envisager un tel plan, il faut être profondément ancré dans la recherche des plaisirs matériels.

Le Messilat Yecharim explique que l’orgueil est insidieux. Au début, on croit avoir une qualité particulière. Ensuite, on se convainc que grâce à cette qualité, nous sommes dignes de louanges. Puis on adopte le comportement qui convient à celui qui est digne de louanges. La façon de parler change, les manières aussi. On ne peut plus parler avec n’importe qui … nous ne sommes pas du même monde ! Le MOI a bien grandi !
Mais il n’est pas nécessaire d’aller si loin pour voir les effets de l’orgueil. Pourquoi se met-on en colère ? Parce que l’autre n’accepte pas mes idées, ma position. Si j’explose de colère parce que l’on me contredit, n’est-ce pas à cause d’un moi surdimensionné ? Ne puis pas accepter simplement que l’autre ne pense pas comme moi ?

Chabbat Chalom

Stephane Haim Cohen
www.limud.net