Nitsavim 5784… Vouloir c'est pouvoir !

 « Car la chose [Davar] est très proche de toi, dans ta bouche, et dans ton coeur pour l’accomplir»
(DEVARIM, 30,14)

Cette semaine, nous lisons la paracha Nitsavim et la paracha Vayele'h. Traditionnellement, Nitsavim est toujours lue le chabbat qui précède Roch Hachana.
… Cela tombe bien parce que la paracha commence par les mots« Vous vous tenez debout, vous tous, aujourd'hui devant l'Eternel … »(DEVARIM 29,9)... comme pour un jugement. En effet, Roch Hachana est le début de l'année, mais ce n'est pas un simple anniversaire, c'est le moment où D. juge toute l'humanité.
Une fois n’est pas coutume, mais cela ne me dérangerait d’en faire une (je ne fais pas un voeu), je vais vous présenter un dvar Torah tiré du Ben Ich ‘Hay, Hala’hot (paracha Nitsavim). C’est grâce à un ami, à qui je dois beaucoup, qui m’a incité cette semaine à ouvrir le livre avec lui.

De quelle “chose” / Davar parle le verset en entête ?
Le Ben Ich ‘Hay cite le Mahari Abouav : La chose c’est le fait de garder le chabbat. De même dans Isaïe 58,13, on a le verset “Im Tachiv”, le verset qui parle du chabbat, et qui sert d’introduction pour beaucoup de communautés au kidouch du chabbat matin. On y trouve aussi “Ve Daber DAVAR”... La chose c’est donc le chabbat.

Le Ben Ich ‘Hay nous explique : D. dit même si vous avez enfreint les 10 commandements (les 10 paroles), gardez le chabbat et je vous pardonnerai !

Le midrach nous raconte que le Chabbat s’est plaint à D. : chaque jour de la semaine forme un couple avec un autre jour, mais moi le chabbat, je suis seul.
D. a répondu : le couple tu le formeras avec le peuple d’Israel !

Et cette proximité ne peut être atteinte qu’en agissant sur trois axes. Il faut vivre le chabbat par la pensée, par la parole et par les actes ! Même si en principe “Hirourim moutarim”, on peut penser à ce que l’on veut le chabbat, en fait pour vivre le chabbat il faut penser chabbat !

Voici comment on peut donc lire le verset en entête : La Chose (chabbat) est très proche de toi, dans ta bouche (les paroles), dans ton coeur (les pensées), pour l’accomplir (les actes).
Vivre le chabbat, c’est possible ! S’épanouir avec le chabbat, c’est possible ! Exister, s’accomplir, réaliser son potentiel, c’est possible ! Le chabbat doit être l’outil qui me permet d’avancer. Et même si je pense que je garde déjà le chabbat, il est certain que je peux encore progresser ! Je peux m’en servir pour me rapprocher du Roi !

 

Le Ben Ich ‘Hay propose une autre explication de la Chose, c’est la mitswa, les 613 mitswot. L’enjeu n’est pas trop grand nous dit la Torah ! C’est possible, on peut accomplir tous les commandements divins ! Alors me direz-vous que certaines mitswot concernent les cohanim, d’autres les rois, d’autres celui qui a un esclave, …. donc il est impossible d’appliquer les 613 mitswot !
Le verset en entête nous dit donc que la chose est possible : Si la mitswa est dans notre bouche et dans notre coeur (pensées), c’est comme si nous l’avions accomplie. En étudiant la Torah et ses mitswot, on me crédite même les mitswot que je ne peux pas accomplir.

Le Ben Ich ‘Hay propose aussi l’explication peut- être la plus connue de la chose : la guérison ! Mais de quelle guérison parle-t-on ?  la Techouva ! Si elle est dans ta bouche, dans ton coeur, et dans les actes… Alors la Techouva est la vraie guérison de l’âme !
Le Ben Ich ‘Hay est bien plus riche que ce que j’ai apporté ici, je vous invite à le lire entièrement (paracha Nitsavim).

On peut aussi remarquer que la TeCHouVa qui est la chose du verset (3è explication apportée) comporte les mêmes lettres que CHaBaT (1ère explication apportée).
La Techouva, c’est le retour, cela fait référence au mouvement. On ne peut faire Techouva que si l’on décide de bouger. Celui qui reste immobile tombe. Faire Techouva, c’est comprendre que je dois changer, et croire que c’est possible !
Et pourtant, Chabat, ce sont les mêmes lettres, mais le sens est complètement différent, c’est le repos, le non mouvement ! On qualifie Chabat de “ressemblant au monde futur” (meene olam aba). Et on sait qu’après 120 ans les dés sont jetés, on ne peut plus progresser.
Celui qui travaille, qui bouge, qui se fatigue pendant la semaine, alors il passe très probablement un bon chabbat.  Le non mouvement du chabbat est une sorte de plénitude, un canada dry du monde futur. Le mouvement, la Techouva, est la condition nécessaire pour connaître plus tard la plénitude !


Chabbat Chalom

KETIVA VA’HATIMA TOVA


Stéphane Haim COHEN

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