“Ce fut, dans ces jours-là, Moshé grandit ; il alla parmi ses frères et vit leurs souffrances. Il vit un Égyptien qui frappait un Hébreu, un de ses frères. Il se tourna de côté et d'autre, il vit qu’il n’y avait pas d’homme, il frappa l'Égyptien et l'ensevelit dans le sable.“
(Chemot 2, 11-12 )
Nous commençons cette semaine le livre de Chemot, l’Exode. Les Bné Israel sont en Egypte et sont devenus des esclaves.
Bien que ce soit Yossef qui fut à l'origine de la prospérité de l’Egypte, le nouveau Pharaon, va faire comme si on ne doit rien aux Bné Israel. Aucune reconnaissance. Avant Yossef, l’Egyptien haïssait déjà l’étranger, il représentait une abomination, on ne doit pas partager un repas avec un descendant d’Israel…
L’épisode de Yossef est donc vu comme un accident de l’histoire. Chassez le naturel et il revient au galop ! C’est une honte d’exprimer de la reconnaissance envers quelqu’un que l’on considère comme un sous-homme. Pharaon préfère faire comme si on ne doit rien aux enfants d’Israel. Les persécutions peuvent commencer.
C’est dans notre paracha que nous faisons la rencontre de Moshé, notre Maître.
Le Meche’h ‘Ho’hma, dans son introduction au livre Chemot, nous précise la dimension de la prophétie de Moshé.
Il explique que si l’on croit un prophète parce qu’il accomplit des miracles, alors cette croyance n’est pas parfaite. On ne peut pas faire dépendre la foi de miracles. La foi, c’est bien plus profond. Malgré tout, la Torah m’a demandé de croire en un tel prophète (à certaines conditions). La Prophétie de Moshé n’est pas de cet ordre. Tout le peuple a vu / compris que D. parlait à Moshé en face en face. Nous croirons donc en sa prophétie éternellement.
Pourquoi à Moshé a-t-il été choisi ?
Je serai loin d’être exhaustif dans le début de réponse formulé.
La Torah nous dit que “Moshé grandit” (Chemot 2, 11 - verset en entête). Rav Shimshon Rafael Hirsch nous rappelle les caractéristiques d’un prophète. Avant qu’il commence à prophétiser, il doit être fort, sage, riche, … pas de faiblesse (physique ou mentale), ne pas dépendre des autres …. (Guemara Nedarim 38a)
Quand on nous dit que Moshé grandit, la Torah nous explique qu’il a les qualités requises. Rav Shimshon Rafael Hirsch vient donc préciser que la Torah répond à ceux qui qualifient la prophétie de Moshé d’illusions. Ils traitent le prophète comme un malade mental… Et bien non ! Moshé grandit, il est sain de corps et d’esprit.
Le verset suivant décrit Moshé qui voit l’Egyptien qui frappe l’Hébreu. Moshé regarde de chaque côté. Il voit qu’il n’y a pas d’homme, et il décide de tuer l’Egyptien.
Rav Shimshon Rafael Hirsch souligne que Moshé ne voulait pas être dénoncé. C’est la raison pour laquelle il regarde autour de lui avant de tuer l’Egyptien. Moshé a conscience qu’il faut aider / protéger l’Hébreu qui souffre, mais pas en prenant n’importe quel risque. Moshé réfléchit avant d’agir. Tuer l’Egyptien, ce n’est pas une impulsion, ou un acte d’héroïsme.
Moshé n’est donc pas quelqu’un qui prémédite d’être un héros historique. C’est aussi une raison pour laquelle il sera choisi pour délivrer le peuple et recevoir la Torah !
Stéphane Haim COHEN
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