"Accomplissez Mes lois, et observez (Tichmerou) Mes décrets, pour marcher avec eux, Je suis l’Eternel votre D.
Vous observerez Mes décrets et Mes lois, que l’homme accomplira et vivra par eux, Je suis l’Eternel."
(VAYIQRA 18, 4-5)
Cette semaine nous lirons la paracha A’hare Mote ainsi que la paracha Quedochime.
La première paracha est essentiellement consacrée au service du Cohen Gadol le jour de Yom Kippour.
C’est d’ailleurs la paracha que l’on lit le matin de Yom Kippour.
La paracha Quedochime présente beaucoup de lois sociales qui régissent les relations de l’homme envers son prochain.
A la fin de la paracha A’hare Mot, tout se passe comme si on trouve l’introduction de Kedochim, avec des lois sociales. La Torah nous dit que pour le bon fonctionnement de la société, les relations sexuelles entre certaines personnes sont interdites (inceste, aller avec une femme mariée, homosexualité, …).
Mais avant cette introduction, nous avons 2 versets qui semblent bien généraux et qui méritent notre attention :
"Accomplissez Mes lois, et observez (Tichmerou) Mes décrets, pour marcher avec eux, Je suis l’Eternel votre D.
Vous observerez Mes décrets et Mes lois, que l’homme accomplira et vivra par eux, Je suis l’Eternel." (VAYIQRA 18, 4-5)
Le Meche’h ‘Ho’hma nous éclaire sur la compréhension de ces 2 versets.
Voici quelques questions qui sautent aux yeux en les lisant :
- Ces 2 versets se ressemblent énormément, la Torah semble se répéter, pourquoi ?
- Pourquoi on distingue ici les lois (que l’esprit comprend) et les décrets ?
- Pourquoi utilise-t-on 2 verbes pour présenter le respect de la Torah. On a “accomplisez = Taasou” et on a aussi “vous observerez = Tichmerou”.
Le Meche’h ‘Ho’hma commence par expliquer que l’objectif est que la Nation se comporte selon les Lois de la Torah et que D. soit son D.
Il nous dit que l’unité du nom divin ne se fait pas au niveau de l’individu, mais au niveau de la nation. L'individu, nous dit-il, n’est pas une fin en soi.
Il existe donc un concept de nation qui dépasse la simple somme arithmétique des individus.
Le comportement d’une nation, n’est pas identique au comportement des individus.
Ainsi, pour une nation, le respect des décrets est plus facile. Le décret qui ne se comprend pas, ce que l’on pourrait qualifier de religieux est souvent bien mieux appliqué au niveau de la nation que les lois sociales. On voit bien que Yichayaou a fait des réprimandes au peuple, avant que la destruction de Jerusalem sur le comportement vis-à -vis du prochain. Le Meche’h ‘Ho’hma nous rappelle que le peuple respectait les lois religieuses, les décrets, mais le comportement envers le prochain était vicié.
Au niveau de l’individu, ce sont les lois sociales qui sont plus faciles à respecter. Comme elles sont logiques, alors l’homme les accomplit plus simplement. Le respect des parents a une logique, il vient de la reconnaissance que l’on éprouve envers eux. Le principe est évident : tout ce que tu ne veux pas qu’on te fasse, ne le fais pas à ton prochain.
Au niveau de la nation, si on ajoute des lois sociales, si on fait des barrières à ce niveau là, on entre dans un problème, cela se fait au détriment de l’autre. Quand je donne de l’argent en plus à l’un, c’est que je l’ai enlevé de l’autre.
Maintenant, Le Meche’h ‘Ho’hma nous explique les versets.
Le premier verset (Vayiqra 18,4) est destiné à la Nation. On lui demande d’accomplir les lois, en premier. Car c’est sur ce sujet qu’elle trébuche facilement. On ne le lui demande pas d’observer / garder, car on ne peut pas ajouter des lois sociales sans défavoriser les uns au profit des autres.
En revanche, pour les décrets de la Nation, on peut y mettre des barrières, et ainsi, au niveau de la nation on verra, l’unité de D. “Je suis l’Eternel votre D.”
Ensuite, le verset Vayiqra 18,5 s’adresse à l’individu. La Torah demande de faire des barrières sur les 2 types de commandements. En premier, sur les décrets (non intelligibles) et ensuite sur les lois. Et par ceci, l’homme vivra. A titre individuel, s’il respecte les commandements, il obtiendra la vraie vie celle du monde futur (Va’hay Bahem). Car le monde futur ne s’acquiert qu’à titre individuel.
Chabbat Chalom
Stéphane Haim COHEN
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