‘Houqat 5785

"[Moshé dit aux Bné Israel] Ecoutez donc, rebelles ! Est-ce que de ce rocher nous ferons sortir pour vous de l’eau ? Moshé éleva sa main et frappa le rocher avec son bâton deux fois. Des eaux abondantes sortirent…D. dit à Moshé et à Aaron, parce que vous n’avez pas cru en Moi pour Me sanctifier aux yeux des bné Israel… vous n’amènerez pas cette communauté vers le pays…"
(BAMIDBAR  20,10-12)

‘Houqat nous présente la vache rousse. Le principe est clairement énoncé. Si quelqu’un s’est impurifié au contact d’un mort, il devra se purifier le troisième et le septième jour (après le contact avec le mort).
La paracha contient aussi l’épisode « des eaux de la querelle ». En effet, les Bné Israel se plaignent de ne plus avoir d’eau, car le puits de Myriam a disparu avec sa mort. D. demande donc à Moshé de prendre son bâton et de parler au rocher. Or Moshé prend son bâton et frappe le rocher à 2 reprises pour que l’eau sorte.
Moshé sera puni et n’entrera pas en Israel. Il fallait parler au rocher, et non pas le frapper. 

Grâce à un ami, nous avons pu étudier cette semaine, une fois n’est pas coutume, ce que dit le Saba de Novardok, dans Madregat Haadam, sur ce passage de la Torah (rapporté par le Leka’h Tov, Bamdibar, page 214, que nous avons lu).


Le Saba de Novardok explique que ce passage nous montre un problème de emouna de Moshé. Mais, c’est étonnant. C’est vrai que Moshé a frappé le rocher, mais au début, Moshé avait parlé au rocher, et cela n’a pas fonctionné. Donc pourquoi une punition si terrible pour Moshé ?
Pour comprendre ceci, il  faut rapporter le Midrach qui explique que D. avait désigné un rocher spécifique à Moshé. Or le peuple raillait. On disait : Moshé connaît bien ce rocher magique, mais il n’est pas capable de faire sortir de l’eau d’un autre rocher !

Moshé doit donc faire face à un dilemme. S’il écoute l’ordre divin, alors, le peuple rigolera, c’est presque le nom de D. qui sera profané. S’il écoute le peuple (en respectant pas l’ordre divin) et qu’il fait sortir de l’eau d’un autre rocher, alors la foi en D. de tous sera renforcée. Moshé est capable de faire de grands miracles !

Moshé veut donc sanctifier le nom de D. Mais il ne sait pas quelle voie doit-il choisir pour sanctifier au mieux le nom de D. 
En lisant Rashi, nous comprenons que Moshé a choisi d’utiliser un autre rocher… comme le peuple le demande, afin de grandir encore plus le nom de D. Le problème, c’est qu’il n’a pas obéi à l’ordre divin.

Nous constatons donc que la faute de Moshé est bien mince… il a voulu bien faire, il a voulu sanctifier le nom de D. Alors pourquoi une telle punition ? Pourquoi le priver de la Terre d’Israel ?
En fait, le Leka’h Tov nous rappelle que lorsque Moshé a frappé le rocher, ce sont tous les rochers du monde qui se sont mis à faire jaillir de l’eau. Moshé aurait donc dû écouter l’ordre divin, et en frappant sur le bon rocher, le nom de D. aurait été encore plus sanctifié puisque ce sont TOUS les rochers qui donnent de l’eau.


Mais, comment peut-on reprocher ceci à Moshé ? Il ne savait pas que le miracle serait si grand, sa faute est donc minime … il a tout fait pour sanctifier au mieux le nom de D.

En fait, ce que l’on reproche à Moshé, c’est un léger manque de foi… Il doit montrer l’exemple et savoir qu’en écoutant l’ordre divin, il ne peut pas en découler une profanation du nom de D., bien au contraire !
Il devait être convaincu qu’en écoutant l’ordre divin à la lettre, le nom de D. serait sanctifié. 

C’est à mettre en regard avec le nom de notre paracha, et la vache rousse du début de la paracha. Il existe des lois incompréhensibles pour l’esprit humain (‘Houqa). En les observant, je cultive ma pleine foi en D.

Chabbat Chalom

Stephane Haim Cohen
www.limud.net