« Ils dirent : Venez, construisons pour nous une ville et une tour, et son sommet sera dans le ciel, et faisons-nous un nom de peur d’être dispersé sur la surface de la terre.»
(BERECHIT 11,4)
Dans la paracha de la semaine, la paracha Noa’h, on vit deux épisodes où l’humanité s’est opposée à son Créateur.
A l’époque de Noa’h, l’humanité a fauté et a été complètement détruite par le déluge. A la fin de la paracha, c’est la génération qui a voulu se séparer de son Créateur en érigeant la Tour de Babel.
En guise d’introduction, rappelons que la Torah n’est pas un livre de science, ou un livre d’histoire ou d’histoireS ! C’est Le Livre, La vérité !
La semaine dernière nous avons lu la Création du Monde, de l’homme et de la femme. Ils ont fauté. Avant la faute ils étaient immortels, et maintenant, ils connaîtront la mort. Avant, la faute, le temps n’avait pas d’emprise sur eux, maintenant, ils vivent dans le temps.
Avant la faute, ils étaient proches de D., ils Lui ressemblaient. D. les a créés. Ils ont donc un lien très fort avec Le Créateur. D. n’est pas soumis au temps. Il EST. Eux aussi étaient éternels. Mais en fautant, ils s’éloignent de D., ils Lui ressemblent moins, ils deviennent mortels.
Mais malgré tout, ils ont en eux cette âme divine, ce souffle. C’est pourquoi, ils veulent retrouver leur paradis perdu. Et, c’est un peu le rêve de chaque homme. L’homme a besoin d’idéal, il a besoin de se rapprocher de quelque chose qui le dépasse. L’homme a été créé à l’image de D. L’homme a un besoin naturel de se rapprocher de D., c’est inscrit en nous. L’homme a donc besoin de tenter de ressembler à D.
La génération de la Tour de Babel a aussi voulu ressembler au Créateur.
Le Siforno explique qu’ils ont voulu nommer Nimrod comme le roi de l’espèce humaine. En créant un lieu remarquable, connu de tous, grâce à sa tour, cela y aurait contribué.
Ils veulent donc ressembler à D. en créant un lieu unique, avec un Roi pour toute l’humanité.
Le Rachbam demande : quelle est leur faute ? Est-ce mal de vouloir construire une grande ville ? Il répond que dans la paracha de la semaine dernière, D. a donné l’ordre de se multiplier et de remplir la terre. Eux, font le contraire, ils veulent se concentrer sur un lieu, et y construire une tour. Ils voulaient rester au même endroit, au bout du compte, ils seront dispersés !
Au fond d’eux ces hommes voulaient peut-être s’approcher de Celui qui est UN. Mais ils ont choisi la mauvaise voie. A leur image, nombreux sont ceux qui sont persuadés d’agir en l’honneur du nom de D., et pourtant ils se trompent.
Ils ont voulu se rapprocher de D. en construisant dans l’espace, en construisant un lieu. La Torah nous dit que ce n’est pas le bon moyen.
Pour ressembler à D., ce n’est pas l’espace qu’il faut construire. Pour ressembler à D. c’est le Temps, qu’il faut dépasser. Il faut ETRE. Il faut devenir maître du temps. D. nous a demandé de remplir la terre, pour l’utiliser comme un outil pour construire le Temps. Si je ne m’intéresse qu’à l’espace, comme la génération de la Tour de Babel, je me trompe de méthode. Vouloir se rapprocher de D., c’est naturel. Et la Torah me donnera la clé, je dois vivre mon présent.
Attention, ce n’est pas de l’épicurisme. Celui qui vit le présent pour profiter des plaisirs de ce monde, fuit le présent. Il met le présent au service des envies. Ce que l’on me demande c’est de prendre conscience du présent, de vivre en pensant mes actes. Il faut penser pour vivre vraiment ET il faut vivre pour penser, c’est ainsi que je me rapproche de l’Eternel.
Chabbat Chalom,
Stéphane Haim COHEN
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