Dans la paracha de la semaine on vit deux épisodes où l’humanité s’est opposée à son Créateur.

 

A l’époque de Noa’h, l’humanité a fauté et a été complètement détruite par le déluge. A la fin de la paracha, c’est la génération qui a voulu se séparer de son Créateur en érigeant la Tour de Babel.

 

La cause de l’anéantissement par le déluge semble être claire. C’est la violence parmi les hommes. Rashi cite la guemara Sanhédrin (108a) et précise que le décret de jugement de cette génération n’a été scellé qu’à cause du vol.

La violence entre les hommes dont la Torah parle ici c’est le vol.

 

Le Talmud Yerouchalmi Baba Metsia (4, halaha 2) présente la nature de ce vol. Il explique qu'un commerçant qui souhaitait vendre des lupins (tourmoussim) les exposait dans une caisse… Seulement, chaque « acheteur » venait et lui volait un ou deux lupins pour une valeur inféreure à « chavé prouta ». En clair, le vendeur ne pouvait pas aller devant un tribunal, car chaque voleur lui avait pris une somme infinitésimale.

 

Le commerçant avait tout perdu, mais il n'avait aucun moyen d'obtenir justice. D. a donc fait la justice en punissant cette génération.

 

Le Torah  Temima nous explique que grâce au Yerouchalmi cité, nous comprenons à présent mieux la page 48a de Baba Metsia (bavli) où l'on apprend ce que l'on réserve à celui qui ne respecte pas sa parole.

En théorie, toute personne est obligée de respecter sa parole. On l'apprend d'une dracha (baba metsia 49a,) sur le « hin » une mesure qui devait être « juste » (vayiqra 19,36). De ce verset on apprend que lorsque l'on dit « oui », cela doit être un oui, et lorsque l'on dit dit « non » cela doit être un « non ». En résumé, nous avons l'obligation de respecter les engagements pris oralement.

 

Le problème est que ces engagements ne sont pas pris en compte par un tribunal …. On ne peut pas réclamer son dû devant des juges pour des engagements verbaux.

Dans ce cas les sages ont prévu un « mi ché para » C'est une formule que l'on dit à l'encontre de celui qui ne respecte pas sa parole : « Celui qui s'est remboursé de la génération du déluge, se remboursera de celui qui ne respecte pas sa parole ».

 

Grâce au Yerouchalmi on comprend mieux le parallèle entre celui qui ne respecte pas sa parole et la génération du déluge. Dans les 2 cas le lésé ne peut pas aller devant les juges, il demande donc au Juge de l'humanité de faire la Justice.

 

Stéphane Haim COHEN 

Chabbat Chalom