A’hare Mot 5784

"Vous observerez Mes décrets et Mes lois, parce que l’homme qui les accomplit vivra par eux, Je suis D. "
(VAYIQRA 18,5)

Cette semaine nous lisons la paracha A’haré Mot. Elle est essentiellement consacrée au service du Cohen Gadol le jour de Yom Kippour.
C’est d’ailleurs la paracha que l’on lit le matin de Yom Kippour.
Le verset en entête est cité dans dans la guemara Baba Qama 38a.
Une brayta nous enseigne, Rabbi Meir dit : d’où sait-on qu’un non-juif qui s’occupe de la Torah (= qui étudie et qui pratique) est comme un Cohen Gadol, parce que le verset parle de L’HOMME qui les accomplit (verset en entête). On ne parle pas de Cohanim, de Leviim, ou de Israelim, mais simplement d’HOMME. De là on apprend que même un non juif qui s’occupe de la Torah est comme un Cohen Gadol.

Pour comprendre que le mot homme, dans le verset, fait référence à tout individu, juif ou non juif, il suffit de regarder Tossefot de Baba Qama 38a.
Le Torah Temima explique clairement que le mot “homme” vient s’opposer à l’animal, donc tout individu, quels que soient ses gènes, est concerné.
Le Torah Temima continue en expliquant le rapport avec le Cohen Gadol. On dit que la Torah est “plus chère que les pierres précieuses”
יְקָרָה הִיא, מפניים (מִפְּנִינִים) Proverbes 3,15
La guemara fait le lien entre les pierres précieuses מִפְּנִינִים et le Cohen Gadol qui entrait à Yom Kippour à l’intérieur (LIFNIM) de l’endroit le plus saint du Temple.
La Torah rend donc celui qui l’étudie plus grand que le Cohen Gadol.


Le Torah Temima ramène aussi le Rambam :
“Je n’ai pas le moindre doute que tout celui qui parfait ses traits de caractères et sa capacité à tenter de comprendre / découvrir le Créateur Béni soit-Il méritera le monde futur. Et le Rambam cite les paroles de Rabbi Méir : même un non-juif qui s’occupe de la Torah est comme le Cohen Gadol”.


Tout humain, quels que soient ses gènes, peut donc s’approcher de D. et atteindre le même niveau que le Cohen Gadol.
Toutefois, le Torah Temima nous rapporte aussi une explication de la Guemara Sanhédrine 59a.


Rabbbi Yo’hanan dit qu'un non juif qui s’occupe de la Torah est passible de mort, comme il est dit, la Torah que Moshé NOUS a ordonné (Devarim 33,4).
Il y a donc une contradiction ! Le Torah Temima rapporte donc que le non-juif devra s’occuper, étudier et pratiquer les lois qui le concernent, les 7 lois Noa’hides, et ainsi il pourra atteindre la proximité avec le Créateur. Et, même si la Torah n’est pas prosélyte, celui qui le souhaite vraiment pourra devenir juif.

Chabbat Chalom

Stéphane Haim COHEN

www.limud.net