Chemini 5779

"Un feu sortit de devant D., les dévora, ils [Nadav et Avihou] moururent devant D.

(VAYIQRA 10,2)

 

La paracha Chemini est consacrée au service dans le Michkan (le Temple du désert). On y trouve aussi deux autres sujets : la mort des deux fils de Aaron le Cohen Gadol, et l’exposé des lois de cacherout.

Pourquoi Nadav et Avihou, les fils de Aaron, sont ils morts ?

 

Rav Shimshon Rafael Hirsch tente d'expliquer la tragédie. La Torah avait commencé le passage par « Les ENFANTS de AARON, Nadav et Avihou prirent chacun son encensoir, et apportèrent devant D. un feu étranger qui ne leur avait pas été ordonné» Vayiqra 10,1.

 

La Torah spécifie que l'on parle des enfants de Aaron car ils n'ont pas su prendre conseil auprès des sages pour agir de la sorte. Ils décident d'apporter une offrande non demandée, sans en parler à Moshé ou Aaron. C'est un trait d'orgueil. Ou peut-être c'est parce qu'ils se considéraient comme les membres de l'élite, les fils du Grand Prêtre, qu'ils ont agi de leur propre chef. C'est de l'orgueil !

 

Leurs intentions étaient probablement pures, puisqu'ils sont qualifiés par la Torah de « Mes proches ». Leur élan les a poussés à faire plus. Ils ont ressenti le besoin d'apporter une offrande qui leur était propre… une offrande non demandée, un feu étranger.

Ils ont cru, qu'en étant Cohen, on peut faire un peu plus que ce qui est demandé.

 

Mais, le rôle du Cohen est de représenter le peuple. Le Cohen ne doit pas se mettre en avant, ou se sentir plus haut que le peuple.

 

En apportant cette offrande, ce feu étranger, ils ont dépassé leur rôle de Cohen, ils se sont placés au dessus du peuple au lieu de rester de simple représentants.

 

La grandeur, la modestie, c'est de se tenir à sa juste place, ni en deçà, ni au dessus. L'échec de Nadav et Avihou nous montre que même le grand, lorsqu'il sert D., le fait en s'effaçant. Servir D. c'est savoir s'écraser devant Sa volonté. Servir D. c'est accepter la Loi qui ne vient pas de Moi.

 

Si je sers D. en inventant des lois, en ajoutant des commandements, ou en supprimant, ce n'est plus D. que je sers.

 

Chabbat Chalom

Stéphane Haim COHEN

 

Plus de commentaires sur www.limud.net