Chemini 5782

"Parlez aux enfants d’Israel en disant : voici les êtres vivants que vous pourrez manger …"
(VAYIQRA 11, 2)

 
La paracha Chemini est consacrée au service dans le Michkan (le Temple du désert). On y trouve aussi deux autres sujets : la mort des deux fils de Aaron le Cohen Gadol, et l’exposé des lois de cacherout.


Le Rav Jonathan Zacks zal, dans “Sig VeSia’h” commente notre paracha en commençant par rapporter une idée du Rav Elie Munk.
La fin du livre de Chemot est consacrée à la construction du Michkan, le sanctuaire, le Temple démontable du désert.
Créer le michkan, c’est créer un monde à part entière. La construction du Michkan, dans le livre de Chemot, est donc le pendant de la création du monde dans le livre de Berechit.

La Torah raconte la création divine du monde dans Berechit. La Torah raconte la construction humaine du michkan dans Chemot.

Dans la guemara Meguila 10b, une brayta rapporte que le jour de l’inauguration du Michkan a généré devant D. une joie aussi grande que celle de la création du monde.

Le monde est la maison créée par D. pour l’homme. Le michkan est la maison créée par l’homme pour D.

Après la création du monde, le premier commandement donné à l’homme concerne des lois alimentaires : la cacheroute. “De tout arbre du jardin tu pourras manger. Mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, tu n’en mangeras pas…”

De la même façon qu’après la création du monde, on donne des lois alimentaires, après la création du michkan, on va donner de nouvelles règles du jeu, de nouvelles lois alimentaires.

L’humanité entre dans une nouvelle phase de son histoire spirituelle, après la création du michkan, il faut donc de nouvelles lois alimentaires. Manger et se reproduire sont deux actions nécessaires à la survie de l’humanité.

Certaines cultures vont prôner la recherche du plaisir à outrance : les plaisirs de la chair, le sexe ou manger.

D’autres cultures vont fuir ces plaisir : c’est l’ascétisme. On fuit le plaisir sexuel, le plaisir du boire et du manger.

Le judaïsme a une autre vision, une vision médiane. Il faut transformer le matériel en spirituel. En donnant des limitations aux plaisirs, à la consommation, on les sanctifie.

Avec les lois de la cacheroute, une nouvelle période de l’humanité s’ouvre. On ne peut plus tuer n’importe quel animal pour le consommer. Certaines espèces seront protégées. On ne pourra pas les consommer. Le monde n’est pas seulement un lieu de consommation. L’homme n’est pas qu’un consommateur. Il doit aussi être protecteur.

Chabbat Chalom
Stéphane Haim COHEN